De9h Ă  18h, toute une journĂ©e d’animations autour de la pomme, sous toutes ses formes, de la fameuse croustade ariĂšgeoise au jus de fruits naturel. MarchĂ© de terroir local: exposition de fruits locaux et vieux outils, exposition de champignons, vente de pommes et d’arbres fruitiers, conseils techniques (plantation, greffage, taille Gestionnairede plus de 160 Services de Soins et d'Accompagnement Mutualistes (SSAM), et rassemblant plus de 3 500 collaborateurs, VYV3Bretagne est la 1Ăšre entreprise de l'Économie Sociale et Solidaire en rĂ©gion. Adresser candidature (CV + lettre de motivation) avant le 10 septembre 2022 Ă  : kerlir@ Monsieur SĂ©bastien Desloges ESAT de Kerlir Kerlir Laide au mots-croisĂ©s de grĂące aux contributions de nos utilisateurs. N'hĂ©sitez pas Ă  proposer de nouvelles suggestions, comme une reformulation de la dĂ©finition Gros plan au cinĂ©ma. Notre aide aux mots-croisĂ©s contient actuellement plus d'un million de solutions et 110.000 dĂ©finitions. 2– L’intĂ©rĂȘt de la MĂ©diterranĂ©e. Il est double. L’aire mĂ©diterranĂ©enne constitue la partie la plus sĂšche de l’Europe dĂ©veloppĂ©e, moins par la quantitĂ© des prĂ©cipitations globales que par l’importance des volumes perdus par Ă©vaporation ou par suite d’un Ă©coulement brutal. C’est donc lĂ  oĂč, dans le cadre europĂ©en et, notamment, dans celui de la CommunautĂ© VillemĂ©diterranĂ©enne avec 5 lettres TUNIS 5 Sujets similaires. MĂ©diterranĂ©en (75.62%) MĂ©diterranĂ©ens (75.62%) Ăźle de la mĂ©diterranĂ©e (73.43%) ï»żĂźles de la mĂ©diterranĂ©e (73.43%) Île en MĂ©diterranĂ©e Lejardin mĂ©diterranĂ©en offre une belle palette vĂ©gĂ©tale de sol sec. Souvent jalousĂ©e par les rĂ©gions plus humides, elle est composĂ©e de floraisons aux couleurs vives et aux feuillages argentĂ©s. Voici 4 essences types du jardin mĂ©diterranĂ©en!. La lavande. Elle souligne de grandes allĂ©es et dĂ©vale le sol sec de Provence. La lavande est un incontournable du gOdQ. La solution Ă  ce puzzle est constituéÚ de 5 lettres et commence par la lettre M Les solutions ✅ pour PLANTATION MEDITERRANEE de mots flĂ©chĂ©s et mots croisĂ©s. DĂ©couvrez les bonnes rĂ©ponses, synonymes et autres types d'aide pour rĂ©soudre chaque puzzle Voici Les Solutions de Mots CroisĂ©s pour "PLANTATION MEDITERRANEE " 0 0 0 0 0 0 0 0 Partagez cette question et demandez de l'aide Ă  vos amis! Recommander une rĂ©ponse ? Connaissez-vous la rĂ©ponse? profiter de l'occasion pour donner votre contribution! Similaires Accueil ‱Ajouter une dĂ©finition ‱Dictionnaire ‱CODYCROSS ‱Contact ‱Anagramme elle est cultivĂ©e autour de la mĂ©diterranĂ©e — Solutions pour Mots flĂ©chĂ©s et mots croisĂ©s Recherche - Solution Recherche - DĂ©finition © 2018-2019 Politique des cookies. Du 19 au 26 septembre, la municipalitĂ© organise la premiĂšre Ă©dition de cet Ă©vĂ©nement. Confinements, rĂ©flexions et opportunitĂ©s ont incitĂ© les Ă©lus Ă  faire Ă©clore le projet. "On a trouvĂ© notre planĂšte belle pendant le confinement, je veux que cela continue. " C’est avec ces mots que l’adjointe Ă  la culture Corinne PolĂ©ri justifie l’organisation de la Semaine de la Terre Ă  partir du 19 septembre. AccompagnĂ©e de Franck Janik, le directeur de la culture, des arts et spectacles de la Ville, l’élue a fĂ©dĂ©rĂ© tous les services municipaux derriĂšre le projet. La rĂ©flexion autour de cette nouvelle initiative a dĂ©marrĂ© il y a un peu plus d’un an lorsque les cinquante ans du Jour de la Terre, le 22 avril 2020, n’ont pu avoir lieu Ă  cause du premier confinement. L’idĂ©e de rĂ©unir sur plusieurs jours les habitants autour des problĂ©matiques Ă©cologiques Ă  travers des confĂ©rences, des expositions et diverses activitĂ©s est apparue. Une premiĂšre date avait Ă©tĂ© fixĂ©e au mois d’avril 2021 pour se greffer au Jour de la Terre mais une nouvelle fois l’épidĂ©mie est venue contrecarrer les plans de la Ville. "Un mal pour un bien, estime Frank Janik, nous avions une programmation moins fournie." Les dates choisies collent dĂ©sormais avec la Semaine europĂ©enne du dĂ©veloppement durable qui commence aujourd’hui, samedi 18 septembre. En mettre plein la vue L’ouverture de cette premiĂšre Ă©dition se fera dĂšs le dimanche matin avec le marchĂ© au centre-ville. Un stand de compostage sera mis en place par la CommunautĂ© de communes du Pays de Lunel et les comĂ©diens de la BoĂźte Ă  malice useront de leur crĂ©ativitĂ© dans leur rĂŽle d’aboyeur pour interpeller la foule prĂ©sente Ă  cet Ă©vĂ©nement. L’aprĂšs-midi, Ă  partir de 17 h, la manifestation entrera dans le vif du sujet avec le discours d’ouverture suivi de la confĂ©rence du plongeur-photographe Laurent Ballesta Ă  la salle Georges-Brassens. Le vernissage de son exposition photographique "PlanĂšte MĂ©diterranĂ©e" se fera dans la foulĂ©e, Ă  19 h, Ă  l’espace Feuillade. "Habituellement, les Ă©vĂ©nements autour de l’écologie sont trĂšs alarmistes et mettent en avant des images de catastrophe mais il faut montrer ce qu’il y a de beau Ă  prĂ©server ", estime Corinne PolĂ©ri. Parmi les autres temps forts de la semaine le lundi 20 septembre, l’exposition de photos de CĂ©line Bouvier, ex-cadre chez Coca-Cola, au parc Jean-Hugo, et le film documentaire prĂ©sentĂ© par l’association PĂȘcheurs d’images Ă  l’espace Castel. Le mercredi 22 septembre, la diffusion du film de Laurent Ballesta au cinĂ©ma AthĂ©nĂ©e. Le samedi 25 septembre, Ă  la piscine Aqualuna, la mise en place d’un bassin colorĂ© et polluĂ© ainsi qu’un baptĂȘme de plongĂ©e. Et le soir, au parc Jean-Hugo, un spectacle visuel et sonore sur une sphĂšre. Enfin le dimanche 26 septembre, plusieurs activitĂ©s Ă  l’Arboretum avec notamment un spectacle théùtralisĂ© de la BoĂźte Ă  malice. D'autres initiatives Ă©cologiques La municipalitĂ© n’a pas attendu d’organiser la premiĂšre Semaine de la Terre pour agir. DĂ©but juillet, les agents municipaux ont posĂ© un filet de rĂ©colte de dĂ©chets au niveau de la sortie exutoire du canal. Dans le cƓur historique de la citĂ© pescalune, il est Ă©galement possible pour les particuliers, commerçants ou associations, de dĂ©poser des demandes de permis pour vĂ©gĂ©taliser les façades. Ce sont les agents du pĂŽle espace public qui s’occupe de la plantation, la seule obligation pour les administrĂ©s et d’entretenir les vĂ©gĂ©taux par la suite. RĂ©sumĂ©s Au xixe siĂšcle, le Midi de la France a souvent Ă©tĂ© dĂ©crit comme une rĂ©gion figĂ©e et mĂȘme en retard, alors qu’il a jouĂ© un rĂŽle fondamental dans la colonisation algĂ©rienne, tout en Ă©tant le territoire le plus concernĂ© par les retombĂ©es de cette derniĂšre sur la mĂ©tropole. MĂȘme la position du sud de la France dans l’imaginaire national a Ă©tĂ© affectĂ©e par ces liens l’AlgĂ©rie Ă©tant considĂ©rĂ©e comme une extension de l’Hexagone au fur et Ă  mesure de son intĂ©gration Ă  la vie nationale, le Midi a, parallĂšlement, glissĂ© de la pĂ©riphĂ©rie vers le centre de la nation. C’est avec ce contexte en arriĂšre-plan que cet article analyse les reprĂ©sentations du Midi par rapport Ă  la colonisation de l’AlgĂ©rie, en commençant par la marginalisation de cette rĂ©gion au xixe siĂšcle, puis en montrant son passage de la pĂ©riphĂ©rie au centre grĂące Ă  la conquĂȘte du sud de la MĂ©diterranĂ©e, pour finir en Ă©voquant les effets de la dĂ©colonisation sur l’histoire et l’image du sud de la France. This article explores the representation of Southern France during the colonial age of Algeria. During the nineteenth century, the French Midi was depicted as an exotic, backward or static borderland of the Occident and explicitly compared to French overseas colonies in North Africa. Yet, at the same time, the Midi played a crucial role for the colonization of Algeria and became a dynamic hub of interactions with the Maghreb. When Algeria was integrated into the French territory in 1848, France’s national boundary was shifted towards the south, and the Midi held a central position within the Mediterranean empire of the nation. After decolonization, the Midi was disconnected from North Africa and marginalized again. Regionalists now described the region as an internal colony’ of the French nation-state and claimed for an internal decolonization’ of the hexagon. In this way, the history and the representation of both regions continued to influence each other even after de page EntrĂ©es d’index Haut de page Texte intĂ©gral 1 Ce texte est issu d’une communication prĂ©sentĂ©e au colloque international MĂ©ridionalitĂ© et insul ... 2 Maria Todorova, Imagining the Balkans, Oxford, Oxford University Press, 1997 ; Jane Schneider dir ... 3 Claudio SegrĂš, Fourth Shore. The Italian colonization of Libya, Chicago, University of Chicago Pre ... 1Depuis le xixe siĂšcle, le sud de l’Europe jouit d’une image paradoxale qui en fait aussi bien le berceau de la civilisation europĂ©enne qu’une zone d’extranĂ©itĂ© par rapport Ă  l’Occident. On a pu voir dans des pays comme l’Espagne, des rĂ©gions comme le Mezzogiorno ou les Balkans, des territoires pĂ©riphĂ©riques et retardĂ©s, des marches plus proches de l’Afrique ou de l’Orient que de l’Europe2. À l’inverse, les gĂ©ographies impĂ©riales bĂąties sur les notions de mare nostrum », MĂ©diterranĂ©e française », quarta sponda », Eurafrica » ou Atlantropa » ont inclus l’Afrique du Nord dans l’Occident3. 4 Edward W. Said, Orientalism. Western Conceptions of the Orient, New York, Penguin, 1992. 5 Manuel Borutta et Sakis Gekas dir., A Colonial Sea The Mediterranean, 1798-1956 », European ... 2Nous souhaitons montrer ici, Ă  travers l’exemple du Midi français entre le dĂ©but du xixe siĂšcle et les annĂ©es 1960, que ces oscillations de la frontiĂšre mĂ©ridionale ne tiennent pas seulement aux asymĂ©tries spatiales internes Ă  l’Europe, souvent nĂ©gligĂ©es lorsqu’on fait la critique de l’orientalisme occidental4, mais proviennent aussi des relations coloniales entre l’Europe du Sud et l’Afrique du Nord, elles aussi frĂ©quemment omises par la recherche qui tend Ă  sĂ©parer ces deux espaces pourtant trĂšs liĂ©s Ă  l’époque coloniale5. 3Cela vaut tout particuliĂšrement pour le Midi de la France et l’AlgĂ©rie. Au xixe siĂšcle, le Midi a souvent Ă©tĂ© dĂ©crit comme une rĂ©gion figĂ©e et mĂȘme en retard, alors qu’il a jouĂ© un rĂŽle fondamental dans la colonisation algĂ©rienne, tout en Ă©tant le territoire le plus concernĂ© par les retombĂ©es de cette derniĂšre sur la mĂ©tropole. MĂȘme la position du sud de la France dans l’imaginaire national a Ă©tĂ© affectĂ©e par ces liens l’AlgĂ©rie Ă©tant considĂ©rĂ©e comme une extension de l’Hexagone au fur et Ă  mesure de son intĂ©gration Ă  la vie nationale, le Midi a, parallĂšlement, glissĂ© de la pĂ©riphĂ©rie vers le centre de la nation. 4C’est dans ce contexte que nous analyserons les reprĂ©sentations du Midi par rapport Ă  la colonisation de l’AlgĂ©rie, en commençant par la marginalisation de cette rĂ©gion au xixe siĂšcle, puis en montrant son passage de la pĂ©riphĂ©rie au centre grĂące Ă  la conquĂȘte du sud de la MĂ©diterranĂ©e, pour finir en Ă©voquant les effets de la dĂ©colonisation sur l’histoire et l’image du sud de la France. Cet exemple nous permettra aussi d’analyser les jeux d’influences rĂ©ciproques entre l’histoire mĂ©ridionale et les reprĂ©sentations qu’on a pu en nourrir en quoi les espaces mĂ©diterranĂ©ens ont-ils Ă©tĂ© vus Ă  travers le prisme des rĂ©seaux politiques, sociaux et Ă©conomiques dans lesquels ils Ă©taient pris ? Les images qui leur Ă©taient attachĂ©es reflĂ©taient-elles simplement des relations de pouvoir impĂ©riales ou nationales ou bien Ă©taient-elles dotĂ©es de leur logique propre ? France obscure » la marginalisation du Midi au xixe siĂšcle 6 Voir par exemple Denise Pumain et al., France, Europe du Sud, Paris, Belin, 1990. 7 Charles-Victor de Bonstetten, L’homme du Midi et l’homme du Nord, GenĂšve, Paschoud, 1824, p. 54. V ... 8 Bernard Lepetit, Sur les dĂ©nivellations de l’espace Ă©conomique en France, dans les annĂ©es 1830 » ... 9 Alain Corbin, Paris-province », dans Pierre Nora dir., Les lieux de mĂ©moire
, op. cit., vol. 3 ... 10 Malte-Brun, Le Journal des dĂ©bats, 21 juillet 1823 ; Charles Dupin, Effets de l’enseignement popul ... 11 Charles Dupin, Forces productives et commerciales de la France, 2 vol., Paris, Bachelier, 1827, vo ... 12 Adolphe d’Angeville, Essai sur la statistique de la population française considĂ©rĂ©e sous quelques- ... 5MalgrĂ© la longueur de sa cĂŽte mĂ©ridionale, la France n’a jamais Ă©tĂ© considĂ©rĂ©e comme faisant partie du sud de l’Europe6. Karl Viktor von Bonstetten, dans son ouvrage classique de 1824, L’homme du Midi et l’homme du nord, lui attribue une place moyenne entre le nord et le sud de l’Europe La France, situĂ©e entre le ciel ardent du Midi et les rĂ©gions rĂȘveuses du Nord, semble un heureux composĂ© de la maniĂšre d’ĂȘtre de l’un et l’autre climat »7. Mais c’est pourtant Ă  cette Ă©poque prĂ©cise que naĂźt en France une frontiĂšre imaginaire entre le nord et le sud. Le Midi est de plus en plus dĂ©crit comme une rĂ©gion attardĂ©e, exotique, exclue de la culture moderne et de l’industrialisation du nord8. Cette image d’un territoire sous-dĂ©veloppĂ© recoupe les conceptions parisiennes sur la province en gĂ©nĂ©ral et sur les pĂ©riphĂ©ries agricoles en particulier9. Elle est produite par des publications scientifiques, littĂ©raires et politiques. Ainsi les statisticiens constatent-ils un fossĂ© dans l’instruction populaire entre la France Ă©clairĂ©e » au nord d’une ligne allant de Saint-Malo Ă  GenĂšve, et la France obscure » du sud10. Le dĂ©veloppement industriel du nord est expliquĂ© par la proximitĂ© avec les peuples avancĂ©s constituĂ©s par les Anglais, les Suisses et les Belges ; le retard du Midi, par son voisinage avec ceux de l’Afrique et aussi avec ceux de l’Europe du sud, de l’Espagne, du Portugal et de la Sardaigne, entitĂ©s que l’on estimait mal gouvernĂ©es et qui semblaient croupir dans leur retard11. Les explications dĂ©terministes, climatiques et gĂ©ographiques, sont souvent associĂ©es Ă  une vision essentialiste des MĂ©ridionaux, souvent peints, par exemple, comme plus ruraux, plus violents et plus indisciplinĂ©s que les autres Français12. 13 Des historiens comme Jean-Marc Olivier pour Toulouse et sa rĂ©gion ou Jean-Michel Minovez pour l ... 14 Eugen Weber, La fin des terroirs. La modernisation de la France rurale 1870-1914 », dans Eugen W ... 6Au moins sur le plan Ă©conomique, le Midi suivit effectivement ses propres voies de dĂ©veloppement13. Refusant d’adopter le modĂšle industriel septentrional, les MĂ©ridionaux misĂšrent, au xixe siĂšcle encore plus qu’auparavant, sur l’agriculture et particuliĂšrement la viticulture. Ces divergences dans les formes de la propriĂ©tĂ© et de l’économie renforcĂšrent la singularisation gĂ©ographique et ethnographique de la rĂ©gion, tandis que certaines diffĂ©rences internes entre villes et campagnes, monts et vallĂ©es, Ăźles et littoraux passaient au second plan, malgrĂ© leur importance relative. Le rĂ©seau national des routes et des chemins de fer permettant une croissance spectaculaire de la demande, la Provence et le Languedoc rĂ©ussirent Ă  Ă©tablir un quasi-monopole national de l’industrie mĂ©ridionale du vin. Certes, cette industrie Ă©tait particuliĂšrement sensible aux retournements conjoncturels ; mais devant ce changement Ă©conomique majeur, il est impossible de parler de stagnation mĂ©ridionale pour la seconde moitiĂ© du xixe siĂšcle. Au contraire, il s’agit d’une dynamique capitaliste ne reculant pas devant la prise de risque14. 15 Gascons et Auvergnats, Provençaux et Marseillais y furent reprĂ©sentĂ©s de façon diffĂ©rente mais Ă©ga ... 7Cependant, Ă  la mĂȘme Ă©poque, la littĂ©rature dĂ©peignait le Midi comme un conservatoire de coutumes Ă©tranges et d’hommes primitifs. Les rĂ©cits de voyage, les romans d’Hyppolite Taine, Victor Hugo, Joseph MĂ©ry, Alexandre Dumas, Alphonse Daudet ou encore les Ă©crits de Jules Michelet grouillaient de MĂ©ridionaux vantards et emportĂ©s, indolents et naĂŻfs, irrĂ©flĂ©chis et violents, paresseux et lĂąches15. 16 Mario Wilhelm von Wandruszka Wanstetten, Nord und SĂŒd
, op. cit., p. 186-187. 17 Philippe Martel, Les fĂ©libres et leur temps. Renaissance d’oc et opinion, 1850-1914, Pessac, Press ... 8Ces clichĂ©s contribuĂšrent Ă  alimenter les combats politiques de la IIIe RĂ©publique, lorsque des opposants Ă  la RĂ©publique stigmatisĂšrent la mĂ©ridionalisation des Ă©lites politiques, Paris conquis par le sud »16. À LĂ©on Gambetta, il fut reprochĂ© d’utiliser les institutions comme tremplin pour fuir la stagnation de sa rĂ©gion d’origine. La polĂ©mique prit mĂȘme un tour raciste chez certains reprĂ©sentants de l’extrĂȘme droite Gaston MĂ©ry, pour n’en citer qu’un, tenait les MĂ©ridionaux pour aussi dangereux que les juifs. La Libre Parole, journal antisĂ©mite de l’antidreyfusard Édouard Drumont, dĂ©putĂ© d’Alger en 1898, voyait la France celtique » encombrĂ©e de Levantins et de Latins, de Maures et d[e] Wisigoths »17. 18 Eugen Weber, La fin des territoires
 », art. cit., p. 578. 19 Ibid., p. 656 n. 9. 20 Ibid., p. 579. 9Le peu de considĂ©ration accordĂ© au sud de la France s’exprimait aussi dans les comparaisons avec les colonies d’outre-mer, notamment avec les territoires d’Afrique du Nord18. Des projets de dĂ©veloppement du Midi furent comparĂ©s Ă  la colonisation du Maghreb19. Implicitement, ce retard Ă©tait mesurĂ© par rapport Ă  l’avancĂ©e civilisationnelle attribuĂ©e Ă  Paris. Certains MĂ©ridionaux, mettant d’eux-mĂȘmes leur rĂ©gion en parallĂšle avec la colonie et les protectorats nord-africains, rĂ©clamĂšrent que le Midi fĂ»t mieux reliĂ© au centre pour profiter des bienfaits du progrĂšs20. Dans cette logique, les pĂ©riphĂ©ries nationales se trouvaient en concurrence avec les colonies d’outre-mer pour leurs relations au centre, Ă  qui elles procuraient des ressources naturelles et duquel elles recevaient infrastructures modernes et aides publiques au dĂ©veloppement. AlgĂ©rie française » l’extension mĂ©ridionale de l’Hexagone 21 Thierry Fabre, La France et la MĂ©diterranĂ©e. GĂ©nĂ©alogies et reprĂ©sentations », dans Jean-Claude ... 22 Marie-NoĂ«lle Bourguet et al. dir., L’invention scientifique de la MediterranĂ©e. Égypte, MorĂ©e, A ... 23 Patricia M. E. Lorcin, Rome and France in Africa. Recovering Colonial Algeria’s Latin Past », Fr ... 24 Émile-FĂ©lix Gautier, Les siĂšcles obscurs du Maghreb, Paris, Payot, 1927. 25 Patricia M. E. Lorcin, Imperial identities. Stereotyping, Prejudice and Race in colonial Algeria, ... 26 Jan C. Jansen, Die Erfindung des Mittelmeerraums im kolonialen Kontext. Die Inszenierungen des ... 10Cette idĂ©e s’impose lorsqu’on considĂšre le Maghreb au temps de la colonisation française. Depuis la fin du xviiie siĂšcle, des hommes politiques avaient dit vouloir transformer la MĂ©diterranĂ©e en lac français21. Des savants issus de diffĂ©rentes disciplines nourrirent cette idĂ©e en dĂ©finissant les bords de la mer intĂ©rieure comme une entitĂ© culturelle et naturelle appartenant Ă  l’Europe. Les botanistes et les gĂ©ologues des expĂ©ditions d’Égypte 1798-1801, du PĂ©loponnĂšse 1829-1831 et d’AlgĂ©rie 1839-1842, soulignĂšrent les ressemblances de la vĂ©gĂ©tation et des formations gĂ©ologiques entre les littoraux du sud et du nord de la MĂ©diterranĂ©e. Des gĂ©ographes les sĂ©parĂšrent de l’Asie et de l’Afrique22. En Afrique du Nord, en Asie mineure, des soldats et des archĂ©ologues mirent au jour des vestiges antiques grĂ©co-romains qui furent interprĂ©tĂ©s comme des traces indubitables de la civilisation europĂ©enne23, dont les historiens firent de la MĂ©diterranĂ©e le berceau, tout en transformant les quelque mille ans d’hĂ©gĂ©monie arabe musulmane en simple interlude24. MĂ©decins et anthropologues accentuĂšrent les diffĂ©rences entre les Arabes nomades et les BerbĂšres, prĂ©tendument plus faciles Ă  assimiler parce que sĂ©dentaires25. En 1930, lors du centenaire de la conquĂȘte de l’AlgĂ©rie, ce fut en grande partie sur la base de ces travaux que la France se prĂ©senta comme le successeur lĂ©gitime de l’Empire romain, ayant libĂ©rĂ© ce territoire d’usurpateurs Ă©trangers et rĂ©tabli l’unitĂ© mĂ©diterranĂ©enne de la civilisation europĂ©enne26. 27 Ceci va Ă  l’encontre de Peregrine Horden et Nicholas Purcell, The Mediterranean and “the new Tha ... 28 Michel Chevalier, SystĂšme de la MĂ©diterranĂ©e », Le Globe, 20 janvier, 31 janvier, 5 fĂ©vrier, 12 ... 11Cette idĂ©e d’unitĂ© se nourrit aussi des interconnexions grandissantes entretenues par l’espace mĂ©diterranĂ©en27. Dans les annĂ©es 1830, des saint-simoniens avaient imaginĂ© la mise en rĂ©seau administrative et infrastructurelle de ses rives, sous une hĂ©gĂ©monie française qui aurait rendu possible l’association utopique de l’Orient et de l’Occident. Pour eux, l’Afrique du Nord formait une prolongation mĂ©ridionale de l’Hexagone28. Lorsqu’en quelques dĂ©cennies, l’espace mĂ©diterranĂ©en fut effectivement striĂ© de cĂąbles tĂ©lĂ©graphiques, de voies de chemins de fer et de voies maritimes, cette vision sembla prendre forme. AprĂšs que la France, maĂźtresse de l’AlgĂ©rie, eut Ă©tendu sa protection sur la Tunisie 1881 et le Maroc 1912, donc Ă©rigĂ© un empire au Maghreb, la MĂ©diterranĂ©e put donner l’illusion d’ĂȘtre devenue une mer intĂ©rieure. 29 David Prochaska, Making Algeria French. Colonialism in BĂŽne, 1870-1920, Cambridge, Cambridge Unive ... 30 Yann Scioldo-ZĂŒrcher, Devenir mĂ©tropolitain. Politique d’intĂ©gration et parcours de rapatriĂ©s d’Al ... 12C’est en AlgĂ©rie que l’effacement des frontiĂšres continentales et la rĂ©duction des distances maritimes furent portĂ©s Ă  leur maximum. En 1848, le nord de la colonie rĂ©cemment conquise fut dĂ©clarĂ© partie intĂ©grante du territoire national. La IIIe RĂ©publique fit de l’AlgĂ©rie française » la premiĂšre colonie de peuplement national et le laboratoire de sa politique d’assimilation. Dans aucune autre colonie française, l’enracinement des colons n’était aussi profond, les relations Ă  la mĂ©tropole aussi Ă©troites29. L’AlgĂ©rie devait ĂȘtre comme la France. En mars 1961 encore, un an avant l’indĂ©pendance, des Français d’AlgĂ©rie exigeaient l’occidentalisation » de la vie algĂ©rienne30. 31 Voir HĂ©lĂšne Blais et Florence Deprest, The Mediterranean, a territory between France and Colonia ... 13Cette tentative visant Ă  assimiler l’AlgĂ©rie changea aussi la reprĂ©sentation que les contemporains se faisaient du territoire mĂ©tropolitain. AprĂšs la conquĂȘte, le littoral mĂ©diterranĂ©en français fut dessinĂ© au nord des cartes de l’AlgĂ©rie ; la MĂ©diterranĂ©e ne forma plus un gouffre entre l’Europe et l’Afrique, mais un trait d’union maritime entre des dĂ©partements français. Les livres de gĂ©ographie, les livres de bord des marins, les manuels Ă  destination des colons, les guides de voyage rĂ©duisirent la MĂ©diterranĂ©e, jadis redoutable, aux dimensions d’un lac. Chacun, grĂące Ă  la briĂšvetĂ© de la traversĂ©e en vapeur, Ă  la rapiditĂ© des communications par le tĂ©lĂ©graphe, put faire l’expĂ©rience de cette continuitĂ© imaginaire entre les continents31. Provence-Afrique le jeu littĂ©raire des Ă©chelles 32 Le hĂ©ros un Don Quichotte provençal, fabule tant autour de la chasse au gros gibier en Afrique d ... 14Le dĂ©placement de la frontiĂšre mĂ©ridionale se manifesta aussi dans des publications populaires comme Tartarin de Tarascon. Ce roman Ă  succĂšs d’Alphonse Daudet, paru en 1872, ne fit pas qu’immortaliser le stĂ©rĂ©otype du MĂ©ridional vantard, naĂŻf et plein d’imagination32 ; il formulait aussi une thĂ©orie du sud Ă©troitement liĂ©e aux efforts d’assimilation de l’AlgĂ©rie au corps national et aux conceptions contemporaines de l’espace français mĂ©ridional, du caractĂšre mĂ©ridional et de la MĂ©diterranĂ©e. Le sud y devint le symbole de la frontiĂšre, de la zone de transition et de l’Autre de la civilisation occidentale. 33 Ibid., p. 60-61. 15Tout d’abord, Daudet postule dans la lignĂ©e de Bonstetten un fossĂ© climatique et mental entre le sud et le nord de l’Europe. Les hommes du Midi » sont, dans son rĂ©cit, simplets et provinciaux, naĂŻfs et vantards, indolents et peu courageux, rĂȘveurs et enfantins. Leur pays est celui des chimĂšres qui naissent sous l’action du soleil. EnflammĂ©s par des romans d’aventure, ils sont victimes de leur fantaisie dĂ©bordante et de leur imagination trompeuse. Ils sont sans dĂ©fense aussi bien devant les conditions gĂ©ographiques et climatiques dans lesquelles ils vivent, que devant les fictions littĂ©raires et les fantasmes culturels qui les mĂšnent. Incapables de vĂ©ritable grandeur historique, ils sont dans l’obligation de se tromper eux-mĂȘmes sur leur importance. Les mensonges qui font leur rĂ©putation dĂ©coulent de cette entreprise d’auto-illusion il ne faut pas les prendre au sĂ©rieux33. 34 Ibid., p. 93-95, 97-98, 118. 35 Ibid., p. 102, 121. 36 Ibid., p. 97. 37 Ibid., p. 121. 38 Ibid., p. 90. 39 Ibid., p. 144. 40 Ibid., p. 161-162. 16La mĂ©ridionalitĂ© du roman de Daudet sert, en second lieu, d’aune Ă  la barbarie plus le hĂ©ros s’enfonce dans le sud de l’Afrique, plus l’environnement devient primitif. Les AlgĂ©riens autres que les colons europĂ©ens sont reprĂ©sentĂ©s comme des ĂȘtres racialement infĂ©rieurs Teurs » Osmans, Arabes », Maures », Tunisiens », M’zabites », NĂšgres »34, juifs »35. Quant aux EuropĂ©ens qui s’agitent au milieu des sauvages, il s’agit d’insulaires pauvres Minorquins et Maltais36 et de personnages douteux chevaliers d’industrie37, prostituĂ©es38 des aventuriers de tous les pays, des colons en guenilles », parlant un langage auquel Dieu le PĂšre ne comprendrait rien
 »39. Avec ce rassemblement de figures suspectes, le roman instille un doute radical sur le projet civilisateur français en AlgĂ©rie40. 41 Ibid., p. 35, 62, 107. 42 Ibid., p. 65, 80. 43 Ibid., p. 83, 85. 44 Ibid., p. 81, 102. 45 Ibid., p. 91. 46 Ibid., p. 141-143. 17NĂ©anmoins, conformĂ©ment Ă  la conception impĂ©riale de l’espace mĂ©diterranĂ©en, les diffĂ©rences entre l’Europe du Sud et l’Afrique du Nord sont minimisĂ©es. Le roman c’est notre troisiĂšme point attire sans cesse l’attention du lecteur sur les ressemblances supposĂ©es de la vĂ©gĂ©tation, des paysages et de l’architecture, au point d’en devenir fastidieux41. DĂ©jĂ  les emprunts du costume provençal Ă  l’Orient, par exemple, permettent de passer en douceur d’un espace Ă  l’autre42. Dans le port de Marseille, le hĂ©ros se sent comme Sinbad le Marin, dans une de ces villes fantastiques comme il y en a dans les Mille et une nuits ». La ville elle-mĂȘme lui paraĂźt ĂȘtre l’Orient et l’Occident pĂȘle-mĂȘle »43 et tandis que Marseille grouille d’autant de Teurs » qu’Alger44, cette derniĂšre est pleine d’EuropĂ©ens ; un vif commerce rĂšgne entre les deux villes45. Des voitures de poste hors d’ñge, mises au rancart en Provence, trouvent un nouvel usage dans les rues d’Alger46. Le retard de dĂ©veloppement de la colonie par rapport au Midi est graduel ; il repose simplement sur l’éloignement plus grand d’Alger par rapport Ă  Paris. 47 Daudet, nĂ© Ă  NĂźmes, prit ses distances avec ses racines mĂ©ridionales dans Tartarin de Tarascon. Le ... 48 Alphonse Daudet, Aventures
, op. cit., p. 157. Sur la lecture du roman par la colonie europĂ©enne e ... 18Daudet ne connaissait pas seulement le Midi et Paris47, mais aussi l’AlgĂ©rie. En dĂ©cembre 1861, avec un cousin fatiguĂ© de cultiver les tulipes Ă  NĂźmes, il se rendit via Marseille en Algerie, Ă  Blida et Ă  Miliana pour faire plusieurs excursions dans l’arriĂšre-pays. Comme Tartarin, il Ă©tait sous l’influence de rĂ©cits de voyages africains. À l’instar de ce que rapportent ces derniers, il fut surpris de la ressemblance entre l’AlgĂ©rie et la Provence. Alger lui fit l’impression d’une ville endormie de sa province. Comme Tartarin, il entra en contact avec des autochtones dans la vallĂ©e de ChĂ©liff ; d’ailleurs, son roman restitue aussi leur vision dĂ©sillusionnĂ©e de la colonisation48. 49 L’intĂ©rĂȘt des textes littĂ©raires comme sources historiques a Ă©tĂ© analysĂ© dans l’ouvrage fondamenta ... 50 Jacques Revel, Jeux d’échelles. La micro-analyse Ă  l’expĂ©rience, Paris, Gallimard, 1996. 51 Dans ce contexte, il est important d’évoquer les constructions opposĂ©es d’une MĂ©diterranĂ©e latine ... 52 La CĂŽte d’Azur mondaine, objet de campagnes de publicitĂ© touristique dĂšs le xixe siĂšcle, et Nice, ... 19Ces remarques n’épuisent pas les parallĂšles entre littĂ©rature et histoire49. Les jeux d’échelle »50 littĂ©raires de Daudet renvoient aux intrications multiples du Midi et de l’AlgĂ©rie Ă  l’époque coloniale, qui ont abouti Ă  un changement de l’image du Sud de la France51, comme nous allons le montrer avec deux exemples la ville portuaire de Marseille et le Midi viticole52. Marseille colonial » du lieu de passage mĂ©diterranĂ©en Ă  la mĂ©tropole impĂ©riale 20Au xixe siĂšcle, Marseille devint le premier port colonial français, reliant Paris Ă  la MĂ©diterranĂ©e et la mĂ©tropole aux colonies d’outre-mer. Cette prééminence Ă©tait due, en grande partie, Ă  la conquĂȘte et Ă  l’intĂ©gration de l’AlgĂ©rie qui firent de Marseille d’abord le point de jonction des relations entre la mĂ©tropole et la colonie, puis un nƓud important du rĂ©seau impĂ©rial français. 53 Archives municipales de Marseille, 13 F 1, Colonisation de l’AlgĂ©rie 1830-1839, Chambre des DĂ©putĂ© ... 54 Paul Masson, Marseille et la colonisation française. Essai d’histoire coloniale, Marseille, Barlat ... 21TrĂšs tĂŽt, entrepreneurs et hommes politiques marseillais insistĂšrent pour que Paris conquĂźt l’arriĂšre-pays d’Alger, le peuple et le rattachĂąt au territoire national ; des reprĂ©sentants de la ville exigĂšrent l’annexion de l’AlgĂ©rie dĂšs avant 183053. L’économie locale profita immĂ©diatement des circulations coloniales. En 1841, une ligne rĂ©guliĂšre de vapeurs fut ouverte entre Marseille et Alger ; en 1853, on inaugura La Joliette, le port le plus moderne d’Europe aprĂšs Liverpool ; le PLM, train rapide reliant Paris, Lyon et Marseille, fut mis en service en 1857. Les grandes compagnies maritimes de Marseille transportaient, en plus d’innombrables marchandises, des milliers d’hommes commerçants, colons, soldats, touristes, saisonniers et migrants qui allaient et venaient entre la mĂ©tropole et les possessions d’outre-mer, au premier chef celles d’Afrique du Nord. Sous le Second Empire, Marseille devint aussi un centre financier d’importance ; le Palais de la Bourse de la Chambre de commerce et d’industrie de Marseille CCIM coordonnait et pilotait des banques suprarĂ©gionales54. 55 Marcel CourduriĂ© et Jean-Louis MiĂšge dir., Marseille colonial face Ă  la crise de 1929, Marseille ... 56 Pascal Blanchard et Gilles BoĂ«tsch dir., Marseille, Porte Sud. Un siĂšcle d’histoire coloniale et ... 22En 1899, la Chambre de commerce forgea l’expression Marseille colonial »55. Effectivement, le colonialisme a laissĂ© de nombreuses traces dans la ville. La conquĂȘte n’était pas achevĂ©e que dĂ©jĂ  des rues marseillaises Ă©taient nommĂ©es d’aprĂšs des villes algĂ©riennes rue d’Alger en 1833, rue de Blida en 1843. Des institutions comme le MusĂ©e colonial, l’École de mĂ©decine du Pharo 1893 et l’Institut colonial 1906 furent fondĂ©es plus tĂŽt que leurs homologues parisiennes. La premiĂšre exposition coloniale française eut lieu en 1906 non pas Ă  Paris, mais Ă  Marseille qui s’y prĂ©senta comme capitale d’empire », comme le centre de l’empire colonial français56. 57 Archives de la Chambre de Commerce de Marseille, ML 4-2-7-4, Migrations internationales, projet d’ ... 58 Pascal Blanchard et Gilles BoĂ«tsch dir., Marseille
, op. cit., p. 15-16. Sur l’histoire migratoi ... 23Le dĂ©but du xxe siĂšcle vit de plus en plus d’hommes originaires d’outre-mer s’installer Ă  Marseille, ce qui donna Ă  la ville l’aspect d’une mĂ©tropole mondiale. Les premiers Kabyles arrivĂšrent en 1905 pour remplacer les ouvriers italiens du port, devenus trop exigeants et trop chers. En 1916, la Chambre de commerce forma le projet de construire un village kabyle » pour eux dans le Vieux port, avec mosquĂ©e, bazar, cafĂ©s, hammam. Elle commanda des Ă©tudes ethnographiques afin d’ĂȘtre aussi fidĂšle que possible Ă  l’habitat kabyle traditionnel57. Ces plans ne virent le jour ni pendant ni aprĂšs la premiĂšre guerre mondiale, mais l’immigration kabyle, elle, continua. Dans l’entre-deux-guerres, la ville comptait dĂ©jĂ  70 000 MaghrĂ©bins. L’atmosphĂšre, d’abord amicale, s’était tendue et l’on parlait d’une invasion de “sidis” ». Les migrants, soumis Ă  des rĂšgles strictes, restaient constamment sous la menace d’une expulsion. NĂ©anmoins, des milliers d’hommes continuaient d’arriver de l’empire Ă  Marseille. La ville devint le port du sud »58. 59 Pascal Blanchard et Gilles BoĂ«tsch dir., Marseille
, op. cit., p. 16. Sur la question des reprĂ©s ... 24Dans l’entre-deux-guerres, Marseille fut universellement considĂ©rĂ©e comme une mĂ©tropole mondiale, caractĂ©risĂ©e par la diversitĂ© ethnique, le mĂ©lange des peuples et, en mĂȘme temps, la sĂ©grĂ©gation. Des journalistes, des Ă©crivains et des photographes Albert Londres, Germaine Krull, AndrĂ© SuarĂšs, le JamaĂŻcain Claude MacKay la peignirent comme une ville coloniale en mĂ©tropole », un village nĂšgre ». Pendant la crise des annĂ©es 1930, lorsque la ville tomba sous la coupe de gangsters et acquit la rĂ©putation douteuse d’un Chicago français, cette image fascinante mais ambivalente, qui n’a pas entiĂšrement disparu, devint exclusivement nĂ©gative59. CoopĂ©ration et concurrence le Midi viticole et l’AlgĂ©rie française 60 Voir Ă  ce propos Julia Clancy-Smith, Mediterraneans. North Africa and Europe in an Age of Migratio ... 61 Émile Temime, La migration europĂ©enne en AlgĂ©rie au xixe siĂšcle. Migration organisĂ©e ou migratio ... 62 Julia Clancy-Smith, Exotism, Erasures, and Absence. The Peopling of Algiers, 1830-1900 », dans Z ... 63 LĂ©on Poinsard, L’echec de la colonisation en AlgĂ©rie », Science Sociale, no 6, 1891, p. 453-482. 25Tandis que Marseille faisait le lien entre les rĂ©gions septentrionales françaises et l’AlgĂ©rie, le Midi viticole jouait un rĂŽle central pour le peuplement français de la colonie et sa mise en valeur. Depuis Tocqueville, les mĂ©tropolitains reprochaient aux colons de n’ĂȘtre pas des Français mais des MĂ©diterranĂ©ens de hasard, bien trop Ă©loignĂ©s eux-mĂȘmes de la civilisation française pour la diffuser aux Arabes60. Ce leitmotiv, repris par Daudet, s’appuie sur le fait que depuis 1830, le nombre de Français installĂ©s outre-mer avait Ă©tĂ© bien moins important que prĂ©vu en comparaison de celui de subalterns venus d’Espagne, d’Italie et de Malte61. Les reprĂ©sentations visuelles des villes cĂŽtiĂšres au xixe siĂšcle dissimulent ces migrants indĂ©sirables aux yeux critiques de la mĂ©tropole62 mais au dĂ©but des annĂ©es 1890 encore, on parlait en France d’ Ă©chec » Ă  propos de la colonisation algĂ©rienne63. 64 Auparavant, l’attribution de la citoyennetĂ© française aux Ă©trangers Ă©tait dĂ©jĂ  facilitĂ©e par le sĂ© ... 65 MinistĂšre du Commerce, de l’Industrie, des Postes et des TĂ©lĂ©graphes, Direction du Travail, Statis ... 66 Ibid., p. 116-117. 67 Hildebert Isnard, La vigne en AlgĂ©rie, Gap, Ophrys, 1951, vol. 1, p. 480-500 ; GeneviĂšve Gavignaud ... 26Ce n’est qu’à la Belle Époque que l’AlgĂ©rie devint une colonie de peuplement vĂ©ritablement française pour ne pas se laisser supplanter par les autres EuropĂ©ens comme en Tunisie oĂč les Italiens formĂšrent la majoritĂ© des colons jusqu’à la fin du protectorat, la RĂ©publique publia en 1889 un dĂ©cret qui accordait la citoyennetĂ© française Ă  tout EuropĂ©en nĂ© en AlgĂ©rie64. En 1896, pour la premiĂšre fois, les colons français furent en nette majoritĂ© par rapport aux autres nouveaux venus, le recensement de cette annĂ©e-lĂ  comptant 318 137 Français pour 211 580 EuropĂ©ens d’autres nationalitĂ©s65. Le dĂ©compte montre aussi que la plupart des Français de souche » vivant en AlgĂ©rie venaient pour 135 474 du sud de la France d’abord de Corse 7 303 migrants, puis des dĂ©partements de la Seine 6 370, des Bouches-du-RhĂŽne 4 565, de l’HĂ©rault 4 101, des PyrĂ©nĂ©es-Orientales 4 016 et du Gard 3 947. Suivent une sĂ©rie de dĂ©partements ayant envoyĂ© de deux Ă  trois mille colons DrĂŽme, ArdĂšche, Aude, Aveyron, Haute-Garonne, Hautes-PyrĂ©nĂ©es, IsĂšre, Meurthe-et-Moselle, Tarn, Var et Vaucluse, le Territoire de Belfort66. La plupart des MĂ©ridionaux Ă©taient venus Ă  la suite de la crise du phylloxĂ©ra qui, dans les annĂ©es 1870, avait ravagĂ© une grande partie de la viticulture du Midi. Afin d’amĂ©liorer la situation sociale des dĂ©partements concernĂ©s, les prĂ©fets avaient pris langue avec leurs homologues d’AlgĂ©rie ainsi qu’avec le gouvernement gĂ©nĂ©ral pour organiser l’émigration massive de leurs administrĂ©s67. Ils avaient reçu un abondant matĂ©riel d’information des cartes et des descriptions des centres de colonisation, des affiches et des pancartes qu’ils avaient distribuĂ© aux maires des communes, chargĂ©s de faire la publicitĂ© de l’opĂ©ration ; ils avaient transmis les candidatures des intĂ©ressĂ©s aux autoritĂ©s algĂ©riennes ou s’étaient eux-mĂȘmes chargĂ©s de les susciter. Des terrains avaient Ă©tĂ© proposĂ©s aux plus riches, tandis que les moins fortunĂ©s se portaient candidats Ă  une traversĂ©e gratuite de la MĂ©diterranĂ©e et Ă  une concession agricole. L’octroi de cette derniĂšre Ă©tait liĂ© Ă  une condition de succĂšs si le colon Ă©chouait Ă  la rendre cultivable, il devait la rendre. C’est ainsi que les dĂ©partements mĂ©ridionaux de la RĂ©publique organisĂšrent un marchĂ© mĂ©diterranĂ©en du travail et de l’immobilier contrĂŽlĂ© par l’État. 68 Archives dĂ©partementales de l’HĂ©rault, 6 M 847-870, Population-Émigration. 69 Omar Bessaoud, Viticulture », dans Jeannine VerdĂšs-Leroux dir., L’AlgĂ©rie et la France, op. ci ... 27Les Ă©migrants s’embarquaient Ă  Marseille et Ă  Port-Vendres, le port le plus mĂ©ridional du territoire français, situĂ© prĂšs de Perpignan68. Les trois dĂ©cennies de 1880 Ă  1910 constituĂšrent la phase dĂ©cisive de la colonisation algĂ©rienne en posant les bases du dĂ©collage de l’économie coloniale et de la mise en valeur française du territoire. Les viticulteurs du Midi y jouĂšrent un rĂŽle central. Ce furent eux qui, en grande partie, construisirent une industrie viticole algĂ©rienne qui, par son dynamisme, devint le moteur de l’économie coloniale, marginalisant l’agriculture indigĂšne et attirant de nouveaux colons europĂ©ens. Ce succĂšs tient Ă  plusieurs facteurs. Tout d’abord, l’AlgĂ©rie Ă©tait un terrain d’expĂ©rimentation de nouvelles mĂ©thodes vinicoles. Ensuite, les viticulteurs bĂ©nĂ©ficiaient de privilĂšges fiscaux, de crĂ©dits Ă  bon marchĂ© et de subventions de l’État. Ceci leur permit de produire moins cher qu’en mĂ©tropole, alors mĂȘme que leur vin y entrait sans payer de droits de douane, l’AlgĂ©rie Ă©tant, pour l’administration, une partie de la France69. 70 Jean-Jacques Vidal, Vers la maturitĂ© 1839-1878 », dans Jean Sagnes dir., Histoire de SĂšte. P ... 71 Jean Sagnes dir., La RĂ©volte du Midi viticole cent ans aprĂšs 1907-2007, Perpignan, Presses unive ... 72 Eugen Weber, La fin des territoires
 », art. cit., p. 577. 73 EugĂšne Gross, Le Midi viticole contre l’AlgĂ©rie, Oran, Heintz, 1932. 74 Sur la croisade du Midi contre l’AlgĂ©rie » voir Charles-Robert Ageron, Histoire de l’AlgĂ©rie con ... 28Les vignerons algĂ©riens » firent rapidement concurrence Ă  ceux du Midi. DĂšs 1878, le port de SĂšte, jusqu’alors exportateur de vins français grĂące Ă  son voisinage avec les marchĂ©s viticoles languedociens de Montpellier et de BĂ©ziers, devint importateur de vins algĂ©riens70. Ces derniers et les alcools issus de l’industrie sucriĂšre du nord, alors en pleine expansion, conduisirent Ă  l’effondrement des prix du vin au point qu’en 1907, les vignerons du sud de la France se rebellĂšrent. Cette rĂ©volte est considĂ©rĂ©e comme la naissance du rĂ©gionalisme politique mĂ©ridional. Elle fut marquĂ©e par les plus grandes manifestations jamais vues sous la IIIe RĂ©publique, la dĂ©mission de nombreux maires, des dĂ©sertions de rĂ©giments chargĂ©s de ramener l’ordre, des arrestations, des blessĂ©s et des morts71. Cependant, alors que les MĂ©ridionaux vouaient aux gĂ©monies les politiciens de Paris et les gros industriels sucriers, dont on faisait les avatars du croisĂ© Simon de Montfort, grand massacreur d’Albigeois72, les vignerons d’AlgĂ©rie ne furent quasiment pas Ă©voquĂ©s. Mais lorsqu’afin de dĂ©fendre leurs intĂ©rĂȘts Ă  Paris, les viticulteurs du Midi s’organisĂšrent en coopĂ©ratives, en fĂ©dĂ©rations et en groupes de pression rĂ©gionaux comme nationaux, ils attaquĂšrent les privilĂšges des viticulteurs du sud de la MĂ©diterranĂ©e. L’AlgĂ©rie, affirmaient-ils lors des congrĂšs fĂ©dĂ©raux et devant le Parlement, n’appartenait pas Ă  la nation c’était une colonie73. En 1931, avec la loi du 4 juillet, le groupe de pression vigneron du Midi obtint des mesures contre les grosses sociĂ©tĂ©s de la viticulture industrielle d’AlgĂ©rie une limitation de plantations nouvelles Ă  ceux qui possĂ©daient plus de 10 ha de vignes et une taxation des rendements de 100 hl Ă  l’hectare obtenus dans les exploitations produisant plus de 400 hl, pour autant entre 1930 et 1932 les colons plantĂšrent 127 000 ha. En 1938, l’AlgĂ©rie devint le quatriĂšme producteur mondial de vin, derriĂšre la France, l’Italie et l’Espagne74. Pieds-noirs » entre Midi, MĂ©ridionalitĂ© et MĂ©diterranĂ©e 75 Benjamin Stora, Pieds noirs », dans Sophie Dulucq et al. dir., Les Mots de la Colonisation, To ... 76 Eugen Weber, La fin des territoires
 », art. cit. 29La lĂ©gende veut que les viticulteurs algĂ©riens aient reçu le surnom de pieds-noirs » des vignerons du sud de la France, car ils avaient plantĂ© des ceps californiens aux racines noires et s’étaient progressivement teint les pieds en noir Ă  force de fouler le raisin75. Dans quelle mesure les Français du sud Ă©migrĂ©s vers l’AlgĂ©rie Ă  la fin du xixe siĂšcle Ă©taient-ils français et combien de temps restĂšrent-ils attachĂ©s Ă  leur origine ? Ces questions sont encore Ă  peine explorĂ©es par la recherche. Lorsque la majoritĂ© d’entre eux partit pour l’AlgĂ©rie, la construction nationale de la IIIe RĂ©publique avait Ă  peine commencĂ©76. 77 Archives Nationales de France, Centre des Archives d’Outre-Mer, AlgĂ©rie, Gouvernement gĂ©nĂ©ral d’Al ... 78 Le Languedoc en AlgĂ©rie. Bulletin de la FĂ©dĂ©ration RĂ©gionale des Amicales de Langue d’Oc, Alger, j ... 79 David Prochaska, Making Algeria French
, op. cit, p. 207. 80 Ibid., p. 224-226, 228-229. 81 Voir Anne-Marie Thiesse, Écrire la France. Le mouvement littĂ©raire rĂ©gionaliste de langue français ... 82 FĂ©lix DessoliĂšrs, De la fusion des races europĂ©ennes en AlgĂ©rie par les mariages croisĂ©s, Alger, I ... 30Il est Ă©vident qu’une fois en AlgĂ©rie, nombre de Français du sud continuĂšrent de s’identifier Ă  leur rĂ©gion d’origine. En 1906, le prĂ©fet d’Alger comptait, rien que dans son chef-lieu, vingt-trois sociĂ©tĂ©s rĂ©gionales dont la plupart Ă©taient en lien avec le Midi comme leurs noms en tĂ©moignent L’Amicale corse, Les Provençaux, Les Enfants du Vaucluse, etc.77 ; en 1941, le bulletin de la FĂ©dĂ©ration rĂ©gionale des amicales de langue d’Oc, intitulĂ© Le Languedoc en AlgĂ©rie, fĂȘtait le cinquantiĂšme anniversaire de l’Amicale des Enfants de l’HĂ©rault78. Quant Ă  la ressemblance esthĂ©tique que Daudet avait considĂ©rĂ©e comme Ă©vidente entre les villes provençales et algĂ©riennes, elle n’était pas une invention poĂ©tique. Le centre de BĂŽne Annaba ressemblait Ă  Aix-en-Provence non seulement dans sa forme, l’apparence de certains bĂątiments et le tracĂ© de ses rues, mais encore dans l’usage que les habitants faisaient de l’espace public oĂč, ici comme lĂ -bas, on jouait aux boules79. Dans le pataouĂšte », le parler des colons des villes visitĂ©es par Daudet dans le dĂ©partement d’Alger Alger, Blida, Miliana, le Midi restait vivace des 600 mots Ă©trangers de ce dialecte, 210 Ă©taient arabes, 180 espagnols, 60 italiens et tout de mĂȘme 70 issus des patois mĂ©ridionaux80. Ces observations indiquent que les colons nĂ©s en France n’avaient en rien renoncĂ© Ă  leurs habitudes rĂ©gionales. L’attachement Ă  la langue, Ă  la petite patrie » qui se concrĂ©tise par la crĂ©ation d’associations d’originaires n’est pas contradictoire avec une identitĂ© française, au contraire81. En mĂȘme temps, certains de ces MĂ©ridionaux français se mĂȘlaient aux autres EuropĂ©ens et Français dans l’espace public des cafĂ©s, des marchĂ©s, des cinĂ©mas, dans les institutions religieuses et scolaires, dans des mariages mixtes82, et dans l’exclusion commune des musulmans et des juifs. 83 Eugen Weber, L’hexagone », dans Pierre Nora dir., Les lieux de mĂ©moire, op. cit., vol. 2, p. 2 ... 84 Todd Shepard, The Invention of Decolonization. The Algerian War and the Remaking of France, Ithaca ... 85 Cette mĂ©diterranĂ©isation » de la culpabilitĂ© se retrouve chez Pierre Nora dans Les Français d’Al ... 31Le sentiment communautaire des pieds-noirs se renforça aprĂšs la dĂ©colonisation, lorsqu’en mĂ©tropole, dĂ©sormais dĂ©finie comme hexagone aprĂšs la perte complĂšte de son empire colonial83, on leur attribua une identitĂ© unique qui soulignait leur origine gĂ©ographique ; des hommes politiques ou des intellectuels comme Alain Peyrefitte et Pierre Nora voyaient dans les Français d’AlgĂ©rie » moins des Français que des MĂ©diterranĂ©ens84. Lorsque l’indĂ©pendance de l’AlgĂ©rie fut inĂ©luctable, mĂ©diterranĂ©iser » les anciens colons s’avĂ©ra particuliĂšrement utile pour rendre illĂ©gitimes les rĂ©sistances Ă  cette Ă©volution comme chez Daudet autrefois, c’est au caractĂšre si mĂ©diterranĂ©en, trop mĂ©diterranĂ©en des colons c’est-Ă -dire violent, irrationnel, fruste que fut attribuĂ©e la responsabilitĂ© de l’échec du projet colonial. En aucun cas la faute n’incombait Ă  la mĂ©tropole, dont les intentions envers les indigĂšnes avaient Ă©tĂ© si bienveillantes85. 86 Jean-Jacques Jordi, 1962. L’arrivĂ©e des Pieds noirs, Paris, Autrement, 1995. Sur l’agriculture, vo ... 87 Naissance d’un village Carnoux », Cinq colonnes Ă  l’une, 7 octobre 1966, 1055-1122 ORTF ; ... 88 Françoise Brun, OĂč en est l’agrumiculture en Corse ? », MĂ©diterranĂ©e, no 8-3, 1967, p. 211-238. 89 Robert Ramsay, The Corsican Time-Bomb, Manchester, Manchester University Press, 1983 ; Dominici Th ... 32Pour conclure, commençons par remarquer que les relations entre le Midi et l’AlgĂ©rie ne se rompirent pas Ă  la dĂ©colonisation. Afin de rester en MĂ©diterranĂ©e, les pieds-noirs s’établirent majoritairement dans le sud de la France, ce qui eut d’ailleurs pour consĂ©quence de faire monter les prix de l’immobilier et de tendre le marchĂ© du travail86. Dans certains endroits, on aboutit Ă  une vĂ©ritable colonisation de la part des anciens colons d’AlgĂ©rie. À Carnoux en Provence, les pieds-noirs bĂątirent Ă  l’identique une ville française d’AlgĂ©rie, au point de le faire Ă  l’aide des AlgĂ©riens musulmans » qui logeaient, eux, dans des bidonvilles87. En Corse, grĂące Ă  l’aide de la SociĂ©tĂ© pour la mise en valeur agricole de la Corse SOMIVAC, les pieds-noirs se lancĂšrent dans la viticulture avec le mĂȘme grand succĂšs que jadis en AlgĂ©rie88. Comme lĂ -bas, des rĂ©sistances locales se firent jour en 1975, des autonomistes corses en armes, sous la conduite d’Edmond Simeoni, fondateur de l’Action pour la renaissance de la Corse, occupĂšrent la cave d’Henri Depeille, un viticulteur pied-noir impliquĂ© dans divers scandales viticoles et financiers. Pendant l’intervention des CRS, une fusillade Ă©clata qui fit deux morts. Un an plus tard, des militants autonomistes corses fondĂšrent clandestinement le Front de libĂ©ration nationale de la Corse sur le modĂšle du Front de libĂ©ration nationale algĂ©rien, et firent exploser des bombes dans toute la France89. MĂȘme si la maniĂšre Ă©tait diffĂ©rente, la concurrence coloniale entre AlgĂ©riens » et Français du sud se rĂ©pĂ©tait pour aboutir ici aussi Ă  la violence ; mais autrefois, la rĂ©volte des vignerons du Midi s’était tournĂ©e contre le nord et la capitale, pas contre les rivaux du sud. 90 La position Ă  nouveau marginale du Midi par rapport au reste de la France des annĂ©es 1950-1960 ser ... 91 Robert Lafont, La rĂ©volution rĂ©gionaliste, Paris, Gallimard, 1967 ; id., DĂ©coloniser la France. Le ... 33La dĂ©colonisation ne fit pas que marginaliser le Midi une deuxiĂšme fois – au moins dans le discours rĂ©gionaliste90. Dans les annĂ©es 1960, les rĂ©gionalistes mĂ©ridionaux se mirent Ă  dĂ©crire le Midi comme une colonie intĂ©rieure de la France. Dans le contexte de la dĂ©colonisation algĂ©rienne, Robert Lafont, la tĂȘte pensante de l’Occitanie, conçut les rapports entre centre et pĂ©riphĂ©rie, entre nord et sud, comme des rapports coloniaux il compara la croisade contre les Albigeois Ă  la guerre d’AlgĂ©rie, analysa le caractĂšre dĂ©pendant de l’économie mĂ©ridionale et exigea une dĂ©colonisation interne de la France. Les pĂ©riphĂ©ries de la mĂ©tropole et de l’outre-mer furent placĂ©es sur un pied d’égalitĂ©, comme au xixe siĂšcle, mais dorĂ©navant moins pour leur caractĂšre attardĂ© » que pour l’oppression » dont elles auraient Ă©tĂ© victimes de la part du centre91. 92 Eugen Weber, La fin des territoires
 », art. cit., p. 575-587. Sur la rĂ©ception controversĂ©e de ... 34Cette thĂ©orie du colonialisme intĂ©rieur se diffusa rapidement jusque dans la recherche sur le nationalisme et le rĂ©gionalisme, ce qui ferme le cercle des influences mutuelles des deux espaces l’un sur l’autre, y compris au niveau conceptuel. Dans un ouvrage classique de l’historiographie contemporaine, La fin des terroirs, Eugen Weber dĂ©crit l’Hexagone comme un empire et la construction nationale dans les campagnes françaises comme un processus de colonisation. D’aprĂšs Weber, les parallĂšles entre le colonialisme moderne et le processus d’intĂ©gration nationale sont nombreux. À l’origine des deux se trouvent la conquĂȘte et l’annexion de territoires Ă©trangers processus qui a durĂ© plusieurs siĂšcles en mĂ©tropole ; puis les trois premiĂšres dĂ©cennies de la IIIe RĂ©publique 1870-1900 voient l’intĂ©gration accĂ©lĂ©rĂ©e de la pĂ©riphĂ©rie grĂące la modernisation des infrastructures et la densification des relations institutionnelles. Ceci dĂ©bouche sur l’acculturation, c’est-Ă -dire la reconnaissance, par la pĂ©riphĂ©rie, de la supĂ©rioritĂ© du centre92. L’analogie faite par Weber entre les processus mĂ©tropolitains et ultramarins n’a pas perdu de son caractĂšre stimulant depuis la parution du livre. Elle a nĂ©anmoins un dĂ©faut elle ignore les liens entre les deux Ă©volutions. 35Or, l’exemple du Midi montre qu’à l’époque coloniale l’Europe du Sud, aussi bien dans les reprĂ©sentations que les contemporains en avaient que dans son histoire, est Ă©troitement liĂ©e Ă  l’Afrique du Nord. Si le Midi français Ă©tait considĂ©rĂ© jadis comme une pĂ©riphĂ©rie du territoire mĂ©tropolitain, l’intĂ©gration de l’AlgĂ©rie Ă  ce dernier le fit glisser vers le centre et lui donna le rĂŽle d’une interface majeure entre la mĂ©tropole et la colonie, entre la MĂ©diterranĂ©e et le reste du monde. Mais aprĂšs la sĂ©cession algĂ©rienne, le Midi retomba dans sa situation pĂ©riphĂ©rique. 36De plus, une bonne part des images qu’on avait du sud de la France et de l’AlgĂ©rie Ă©tait le rĂ©sultat des intrications Ă©conomiques, dĂ©mographiques et politiques de ces deux ensembles. Dans les annĂ©es 1830, les Marseillais firent efficacement pression pour obtenir la conquĂȘte d’Alger et l’annexion de l’arriĂšre-pays. L’apport du Languedoc et du Roussillon fut dĂ©cisif entre 1870 et 1890 pour peupler la colonie de Français. ParallĂšlement, le sud de la France fut le territoire le plus fortement touchĂ© par l’intĂ©gration de la colonie et son assimilation. D’abord, l’émigration vers l’AlgĂ©rie fut une soupape pour relĂącher la pression exercĂ©e par la crise Ă©conomique et sociale du phylloxĂ©ra. Si le Midi souffrit bientĂŽt de la concurrence des viticulteurs algĂ©riens, celle-ci le rapprocha du centre mĂ©tropolitain en effet, les MĂ©ridionaux durent dĂ©fendre leurs intĂ©rĂȘts rĂ©gionaux Ă  Paris contre leurs rivaux mĂ©diterranĂ©ens, s’efforçant de marginaliser l’AlgĂ©rie au sein de la nation ainsi que, jadis, le Midi avait Ă©tĂ© marginalisĂ© en France. 37Nos observations montrent Ă  quel point la frontiĂšre du sud de l’Europe est mouvante. La limite mĂ©ridionale de la France, entre 1830 et 1962, fut placĂ©e tantĂŽt d’un cĂŽtĂ© de la MĂ©diterranĂ©e, tantĂŽt de l’autre. Ce flou des dĂ©finitions s’étendit aux individus vivant entre les deux espaces. Les EuropĂ©ens du sud qui s’installaient en AlgĂ©rie Ă©taient Ă  la fois des colonisĂ©s et des colonisateurs subaltern, hybrides, plusieurs fois dĂ©racinĂ©s et transplantĂ©s. MĂ©prisĂ©s et moquĂ©s en Europe, poussĂ©s hors de chez eux pour des raisons Ă©conomiques, ils refoulĂšrent Ă  leur tour les musulmans nord-africains. Comme la frontiĂšre de l’Europe, la pauvretĂ© septentrionale fut repoussĂ©e vers le sud. Cette pression changea d’ailleurs la composition du bas de l’échelle sociale la colonisation permit aux colons de grimper quelques Ă©chelons tandis que dĂšs les annĂ©es 1930, la misĂšre contraignit de nombreux MaghrĂ©bins Ă  l’émigration. 93 Je renvoie aux indications bibliographiques sur l’Italie et l’Espagne de la note 2. 38Dans le cas de la France et de l’AlgĂ©rie, les frontiĂšres entre colonie et mĂ©tropole, entre territoires extĂ©rieurs et intĂ©rieurs, furent suspendues entre 1848 et 1962. Cela les diffĂ©rencie des relations que d’autres rĂ©gions d’Europe mĂ©ridionale ont entretenues avec l’Afrique du Nord, par exemple l’Andalousie et le Maroc, ou encore l’Italie du Sud et la Libye. Mais lĂ  aussi, on a tentĂ© de dĂ©placer la limite de la nation plus vers le sud grĂące Ă  l’expansion impĂ©riale et coloniale. LĂ  encore, les rĂ©gions mĂ©ridionales ont Ă©tĂ© prises dans les dynamiques diffĂ©rentes de la construction nationale et de l’expansion coloniale elles se sont trouvĂ©es Ă  la jonction de la nation et de l’empire, entre les centres mĂ©tropolitains et les colonies nord-africaines en voie d’intĂ©gration93. On manque encore d’une comparaison systĂ©matique de ces relations coloniales mĂ©diterranĂ©ennes Ă  l’époque contemporaine. Nul doute qu’elle apporterait d’autres Ă©clairages sur les interactions entre les contextes politiques, sociaux et Ă©conomiques et nos reprĂ©sentations complexes du sud de l’Europe. Haut de page Notes 1 Ce texte est issu d’une communication prĂ©sentĂ©e au colloque international MĂ©ridionalitĂ© et insularitĂ©. L’invention d’une Europe du Sud xviiie-xxe siĂšcle », organisĂ© par Nicolas Bourguinat Ă  l’UniversitĂ© de Strasbourg, Maison des Sciences de l’Homme d’Alsace, le 21 janvier 2011. Je remercie les participants au colloque et les rapporteurs anonymes de la revue pour leurs importantes indications. Traduction SĂ©golĂšne Plyer. 2 Maria Todorova, Imagining the Balkans, Oxford, Oxford University Press, 1997 ; Jane Schneider dir., Italy’s Southern question ». Orientalism in one country, Oxford, Berg, 1998 ; John Dickie, Darkest Italy. The nation and stereotypes of the Mezzogiorno, 1860-1900, New York, St. Martin’s Press, 1999 ; Claudia Petraccone, Le due civiltĂ . Settentrionali e meridionali nella storia d’Italia dal 1860 al 1914, Rome-Bari, Laterza, 2000 ; Nelson Moe, The view from Vesuvius. Italian culture and the southern question, Berkeley, University of California Press, 2002 ; Frithjof Benjamin Schenk et Martina Winkler dir., Der SĂŒden. Neue Perspektiven auf eine europĂ€ische Geschichtsregion, Francfort-sur-le-Main, Campus, 2007. 3 Claudio SegrĂš, Fourth Shore. The Italian colonization of Libya, Chicago, University of Chicago Press, 1974 ; David Atkinson, Geopolitics, cartography and geographical knowledge envisioning Africa from Fascist Italy », dans Morag Bell dir., Geography and imperialism, 1820-1940, Manchester, Manchester UP, 1995, p. 265-297 ; Alexander Gall, Das Atlantropa-Projekt die Geschichte einer gescheiterten Vision. Hermann Sörgel und die Absenkung des Mittelmeers, Francfort-sur-le-Main, Campus, 1998 ; Thierry Fabre et Robert Ilbert dir., Les reprĂ©sentations de la MĂ©diterranĂ©e, 10 vol., Paris, Maisonneuve et Larose, 2000 ; Lilliana Ellena, Political Imagination, Sexuality and Love in the Eurafrican Debate », European Review of History / Revue europĂ©enne d’histoire, no 11-2, 2004, p. 241-272 ; Stefano Trinchese dir., Mare Nostrum. Percezione ottomana e mito Mediterraneo in Italia all’alba del 900, Milan, Guerini, 2005. 4 Edward W. Said, Orientalism. Western Conceptions of the Orient, New York, Penguin, 1992. 5 Manuel Borutta et Sakis Gekas dir., A Colonial Sea The Mediterranean, 1798-1956 », European Review of History / Revue europĂ©enne d’histoire, vol. 19, no 1, 2012, p. 1-13. 6 Voir par exemple Denise Pumain et al., France, Europe du Sud, Paris, Belin, 1990. 7 Charles-Victor de Bonstetten, L’homme du Midi et l’homme du Nord, GenĂšve, Paschoud, 1824, p. 54. Voir David Mendelson, The Idea of the Mediterranean in Early Nineteenth-Century French Literature », Mediterranean Historical Review, no 17, juin 2002, p. 25-48 ; Dieter Richter, Der SĂŒden. Geschichte einer Himmelsrichtung, Berlin, Wagenbach, 2009, p. 133-141. 8 Bernard Lepetit, Sur les dĂ©nivellations de l’espace Ă©conomique en France, dans les annĂ©es 1830 », Annales ESC, vol. 41, no 4-6, 1986, p. 1243-1272 ; du mĂȘme, Deux siĂšcles de croissance rĂ©gionale en France. Regard sur l’historiographie », dans Louis Bergeron dir., La croissance rĂ©gionale dans l’Europe mĂ©diterranĂ©enne, xviiie-xxe siĂšcle, Paris, Éditions de l’EHESS, 1992, p. 21-42 ; Emmanuel Le Roy Ladurie, Nord-Sud », dans Pierre Nora dir., Les lieux de mĂ©moire, vol. Paris, Gallimard, 1986, p. 117-140 ; Roger Chartier, La ligne Saint-Malo-GenĂšve », dans ibid., vol. Paris, Gallimard, 1992, p. 738-775 ; Michel Demonet, Tableau de l’agriculture française au milieu du xixe siĂšcle. L’enquĂȘte de 1852, Paris, Éditions de l’EHESS, 1990. Charles-Victor de Bonstetten, L’homme du Midi
, op. cit., p. 54. Sur l’image du Midi pendant la pĂ©riode rĂ©volutionnaire L’invention du Midi. ReprĂ©sentations du Sud pendant la pĂ©riode rĂ©volutionnaire », Amiras / RepĂšres occitans, no 15-16, 1987 ; Philippe Martel, Quand le Gascon fait la rĂ©volution. Images du MĂ©ridional », dans Maurice Agulhon dir., La RĂ©volution vĂ©cue par la Province. MentalitĂ©s et expressions populaires en Occitanie, BĂ©ziers, Centre International de Documentation Occitane, 1990, p. 197-207. 9 Alain Corbin, Paris-province », dans Pierre Nora dir., Les lieux de mĂ©moire
, op. cit., vol. p. 776-823 ; Maurice Agulhon, Le Centre et la pĂ©riphĂ©rie », dans ibid., p. 824-849 ; Jacques Revel dir., L’Espace français, Paris, Seuil, 2000. 10 Malte-Brun, Le Journal des dĂ©bats, 21 juillet 1823 ; Charles Dupin, Effets de l’enseignement populaire de la lecture, de l’écriture et de l’arithmĂ©tique, de la gĂ©omĂ©trie et de la mĂ©canique appliquĂ©es aux arts, sur les propriĂ©tĂ©s de la France, Paris, Bachelier, 1826, p. 27-28. 11 Charles Dupin, Forces productives et commerciales de la France, 2 vol., Paris, Bachelier, 1827, vol. 1, p. 1. 12 Adolphe d’Angeville, Essai sur la statistique de la population française considĂ©rĂ©e sous quelques-uns de ses rapports physiques et moraux, Paris, MSH, 1969 1re Ă©d. 1836, p. 127-129. 13 Des historiens comme Jean-Marc Olivier pour Toulouse et sa rĂ©gion ou Jean-Michel Minovez pour les rĂ©gions sub-pyrĂ©nĂ©ennes ont remis en question le sous-dĂ©veloppement » du Midi français, mettant en Ă©vidence un modĂšle de dĂ©veloppement particulier ou d’industrialisation qu’il serait bon d’inclure dans la rĂ©flexion sur les perceptions opposant Nord et Sud français. Voir Jean-Marc Olivier, Petites industries, grands dĂ©veloppements. France, Suisse, SuĂšde 1780-1930, Habilitation Ă  diriger des recherches, sous la direction de RĂ©my Pech, UniversitĂ© Toulouse 2-Le Mirail, 2008 ; Jean-Michel Minovez, Industrialisation et dĂ©sindustrialisation dans la France du Midi, xviie-xxe siĂšcle, Habilitation Ă  diriger des recherches, sous la direction de Jean-Claude Daumas, UniversitĂ© de Franche-ComtĂ©, 2008. 14 Eugen Weber, La fin des terroirs. La modernisation de la France rurale 1870-1914 », dans Eugen Weber, La France de nos aĂŻeux, Paris, Fayard, 2005 ; RĂ©my Pech, Entreprise viticole et capitalisme en Languedoc-Roussillon du Phylloxera aux crises de MĂ©vente, Toulouse, Publications de l’UniversitĂ© de Toulouse-Le Mirail, 1977. 15 Gascons et Auvergnats, Provençaux et Marseillais y furent reprĂ©sentĂ©s de façon diffĂ©rente mais Ă©galement stĂ©rĂ©otypĂ©e. Comparer avec Mario Wilhelm von Wandruszka Wanstetten, Nord und SĂŒd im französischen Geistesleben, Jena, Wilhelm Gronau, 1939 ; Georges Liens, Le stĂ©rĂ©otype du MĂ©ridional vu par les Français du Nord », Provence Historique, no 27-110, 1977, p. 413-431 ; Gaston Bazalgues, L’image du Midi dans les Carnets de Voyage d’H. Taine. Notes sur la Province 1863-1865 », Lengas, no 11, 1987, p. 87-95 ; Olivier Boura, Marseille ou la mauvaise RĂ©putation, Paris, ArlĂ©a, 2001. 16 Mario Wilhelm von Wandruszka Wanstetten, Nord und SĂŒd
, op. cit., p. 186-187. 17 Philippe Martel, Les fĂ©libres et leur temps. Renaissance d’oc et opinion, 1850-1914, Pessac, Presses universitaires de Bordeaux, 2010, p. 393-394, et 389-396 ; Georges Liens, Le stĂ©rĂ©otype du MĂ©ridional
 », art. cit., p. 429. 18 Eugen Weber, La fin des territoires
 », art. cit., p. 578. 19 Ibid., p. 656 n. 9. 20 Ibid., p. 579. 21 Thierry Fabre, La France et la MĂ©diterranĂ©e. GĂ©nĂ©alogies et reprĂ©sentations », dans Jean-Claude Izzo et Thierry Fabre dir., La MĂ©diterranĂ©e française, Paris, Maisonneuve et Larose, 2000, p. 13-152 ; Jean-Robert Henry, MĂ©tamorphoses du mythe mĂ©diterranĂ©en », dans Jean-Robert Henry et GĂ©rard Groc dir., Politiques mĂ©diterranĂ©ennes entre logiques Ă©tatiques et espace civil, Paris, Karthala, 2000, p. 41-56. 22 Marie-NoĂ«lle Bourguet et al. dir., L’invention scientifique de la MediterranĂ©e. Égypte, MorĂ©e, AlgĂ©rie, Paris, Éditions de l’EHESS, 1998 ; Daniel Nordman, La MĂ©diterranĂ©e dans la pensĂ©e gĂ©ographique française vers 1800-vers 1950 », dans Claude Guillot et al. dir., From the Mediterranean to the China Sea Miscellaneous Notes, Wiesbaden, Harrassowitz, 1998, p. 1-20. 23 Patricia M. E. Lorcin, Rome and France in Africa. Recovering Colonial Algeria’s Latin Past », French Historical Studies, no 25-2, 2002, p. 295-329. Voir, pour un point de vue opposĂ©, Martin Bernal, Black Athena. The Afroasiatic roots of classical civilization, Londres, Free Association Books, 3 vol., 1987-2006. 24 Émile-FĂ©lix Gautier, Les siĂšcles obscurs du Maghreb, Paris, Payot, 1927. 25 Patricia M. E. Lorcin, Imperial identities. Stereotyping, Prejudice and Race in colonial Algeria, Londres, Tauris, 1995, p. 118-195. 26 Jan C. Jansen, Die Erfindung des Mittelmeerraums im kolonialen Kontext. Die Inszenierungen des lateinischen Afrika’ beim Centenaire de l’AlgĂ©rie française », dans Frithjof Benjamin Schenk et Martina Winkler dir., Der SĂŒden
, op. cit., p. 175-205. 27 Ceci va Ă  l’encontre de Peregrine Horden et Nicholas Purcell, The Mediterranean and “the new Thalassology” », American Historical Review, no 111-3, 2006, p. 722-740, qui excluent la MĂ©diterranĂ©e moderne de l’historiographie mĂ©diterranĂ©enne, parce qu’elle ne montrait plus la mĂȘme unitĂ©, ni la mĂȘme continuitĂ©. Mais aux yeux des contemporains, la MĂ©diterranĂ©e n’a reprĂ©sentĂ© une unitĂ© que depuis la fin du xviiie siĂšcle. On peut donc critiquer Ă  bon droit le fait d’exclure prĂ©cisĂ©ment cette pĂ©riode de l’histoire mĂ©diterranĂ©enne ; bien au contraire, il importe de retrouver la gĂ©nĂ©alogie des topoi braudĂ©liens de l’unitĂ© mĂ©diterranĂ©enne, si prĂ©sents dans l’image de l’AlgĂ©rie française, en considĂ©rant la MĂ©diterranĂ©e moderne comme un espace colonial. Sur ce point, voir Manuel Borutta et Sakis Gekas dir., A Colonial Sea
, op. cit., p. 1-13. 28 Michel Chevalier, SystĂšme de la MĂ©diterranĂ©e », Le Globe, 20 janvier, 31 janvier, 5 fĂ©vrier, 12 fĂ©vrier 1832. 29 David Prochaska, Making Algeria French. Colonialism in BĂŽne, 1870-1920, Cambridge, Cambridge University Press, 1990 ; Jonathan Gosnell, The Politics of Frenchness in Colonial Algeria, 1930-1954, Rochester, University of Rochester Press, 2002 ; Benjamin Stora, Histoire de l’AlgĂ©rie coloniale, Paris, La DĂ©couverte, 2004. 30 Yann Scioldo-ZĂŒrcher, Devenir mĂ©tropolitain. Politique d’intĂ©gration et parcours de rapatriĂ©s d’AlgĂ©rie en mĂ©tropole 1954-2005, Paris, Éditions de l’EHESS, 2010, p. 55 sq. 31 Voir HĂ©lĂšne Blais et Florence Deprest, The Mediterranean, a territory between France and Colonial Algeria. Imperial constructions », dans Manuel Borutta et Sakis Gekas dir., A Colonial Sea
, op. cit., p. 33-57. 32 Le hĂ©ros un Don Quichotte provençal, fabule tant autour de la chasse au gros gibier en Afrique dans sa ville natale de Tarascon, qu’il doit finalement mettre ses dires en pratique et partir pour l’AlgĂ©rie. Bien qu’il s’y couvre encore plus de ridicule, on le fĂȘte Ă  son retour comme un hĂ©ros. Alphonse Daudet, Aventures prodigieuses de Tartarin de Tarascon, Paris, Flammarion, 1969. 33 Ibid., p. 60-61. 34 Ibid., p. 93-95, 97-98, 118. 35 Ibid., p. 102, 121. 36 Ibid., p. 97. 37 Ibid., p. 121. 38 Ibid., p. 90. 39 Ibid., p. 144. 40 Ibid., p. 161-162. 41 Ibid., p. 35, 62, 107. 42 Ibid., p. 65, 80. 43 Ibid., p. 83, 85. 44 Ibid., p. 81, 102. 45 Ibid., p. 91. 46 Ibid., p. 141-143. 47 Daudet, nĂ© Ă  NĂźmes, prit ses distances avec ses racines mĂ©ridionales dans Tartarin de Tarascon. Le succĂšs de ce roman lui ouvrit les portes de la sociĂ©tĂ© parisienne voir GeneviĂšve van den Bogaert, PrĂ©face », dans Alphonse Daudet, Aventures
, op. cit., p. 11-26 ; Anne Simon-Dufief, Daudet et l’AlgĂ©rie », dans Jeannine VerdĂšs-Leroux dir., L’AlgĂ©rie et la France, Paris, Laffont, 2009, p. 260-262. 48 Alphonse Daudet, Aventures
, op. cit., p. 157. Sur la lecture du roman par la colonie europĂ©enne en AlgĂ©rie, voir Françoise Henry-Lorcerie, Tartarin de Tarascon d’Alphonse Daudet », Revue algĂ©rienne des sciences juridiques, Ă©conomiques et politiques, no 11-1, 1974, p. 174-183. 49 L’intĂ©rĂȘt des textes littĂ©raires comme sources historiques a Ă©tĂ© analysĂ© dans l’ouvrage fondamental de David Prochaska, History as Literature, Literature as History Cagayous of Algiers », American Historical Review, no 101-3, 1996, p. 671-711. 50 Jacques Revel, Jeux d’échelles. La micro-analyse Ă  l’expĂ©rience, Paris, Gallimard, 1996. 51 Dans ce contexte, il est important d’évoquer les constructions opposĂ©es d’une MĂ©diterranĂ©e latine par FrĂ©deric Mistral, Charles Maurras, Louis Bertrand et les fascistes italiens d’un cĂŽtĂ©, et d’un universalisme mĂ©diterranĂ©en dĂ©veloppĂ© par les auteurs des Cahiers du Sud Gabriel Audisio, Jean Ballard, Albert Camus
 d’un autre cĂŽtĂ©. Sur ces dĂ©bats voir Thierry Fabre, La France et la MĂ©diterranĂ©e
 », art. cit., p. 53-90. 52 La CĂŽte d’Azur mondaine, objet de campagnes de publicitĂ© touristique dĂšs le xixe siĂšcle, et Nice, ville cosmopolite rattachĂ©e au royaume de Savoie jusqu’en 1860, occupent une place Ă  part dans cette conception du Midi Marc Boyer, L’hiver dans le Midi xviie-xxie siĂšcle. L’invention de la CĂŽte d’Azur, Paris, L’Harmattan, 2009 ; Ralph Schor, StĂ©phane Mourlane et Yvan Gastaut, Nice cosmopolite, 1860-2010, Paris, Autrement, 2010. La Corse aussi, du fait de son insularitĂ© et de ses Ă©changes intensifs avec l’AlgĂ©rie française, mĂ©riterait une Ă©tude particuliĂšre. 53 Archives municipales de Marseille, 13 F 1, Colonisation de l’AlgĂ©rie 1830-1839, Chambre des DĂ©putĂ©s. Session de 1828, opinion de M. de Roux, sĂ©ance du 13 mai 1828, p. 2-11. Voir Pierre Guiral, Marseille et l’AlgĂ©rie, 1830-1841, Gap, Ophrys, 1957. 54 Paul Masson, Marseille et la colonisation française. Essai d’histoire coloniale, Marseille, Barlatier, 1906 ; Chambre de Commerce et d’Industrie Marseille-Provence, Histoire du commerce et de l’industrie de Marseille, xixe-xxe siĂšcle, 15 vol., Marseille, Chambre de commerce et de l’industrie, 1986-2002 ; Hubert Bonin, Marseille et l’AlgĂ©rie », dans Jeannine VerdĂšs-Leroux dir., L’AlgĂ©rie et la France, op. cit., p. 563-566. 55 Marcel CourduriĂ© et Jean-Louis MiĂšge dir., Marseille colonial face Ă  la crise de 1929, Marseille, Chambre de commerce et d’industrie Marseille-Provence, 1991, p. 17. 56 Pascal Blanchard et Gilles BoĂ«tsch dir., Marseille, Porte Sud. Un siĂšcle d’histoire coloniale et d’immigration, Paris, La DĂ©couverte, 2005 ; Georges Aillaud et al. dir., DĂ©sirs d’ailleurs. Les expositions coloniales de Marseille 1906 et 1922, Marseille, Alors hors du temps, 2006. 57 Archives de la Chambre de Commerce de Marseille, ML 4-2-7-4, Migrations internationales, projet d’un village kabyle Ă  Marseille 1916-1917. 58 Pascal Blanchard et Gilles BoĂ«tsch dir., Marseille
, op. cit., p. 15-16. Sur l’histoire migratoire moderne de Marseille, voir l’ouvrage fondamental d’Émile TĂ©mime dir., Migrance. Histoire des Migrations Ă  Marseille, 5 vol., Cahors, Jeanne Laffitte, 2007. 59 Pascal Blanchard et Gilles BoĂ«tsch dir., Marseille
, op. cit., p. 16. Sur la question des reprĂ©sentations, voir aussi Marcel Roncayolo, L’imaginaire de Marseille. Port, ville, pĂŽle, Marseille, Chambre de Commerce et d’Industrie de Marseille, 1990 ; Olivier Boura, Marseille
, op. cit. ; Daniel Winkler, Transit Marseille. Filmgeschichte einer Metropole, Bielefeld, transcription, 2007. 60 Voir Ă  ce propos Julia Clancy-Smith, Mediterraneans. North Africa and Europe in an Age of Migration, c. 1800-1900, Berkeley, University of California Press, 2011, p. 88-90. 61 Émile Temime, La migration europĂ©enne en AlgĂ©rie au xixe siĂšcle. Migration organisĂ©e ou migration tolĂ©rĂ©e », Revue de l’Occident Musulman et de la MĂ©diterranĂ©e, no 43-1, 1987, p. 31-45, Claude Liauzu, Histoire des Migrations en MĂ©diterranĂ©e occidentale, Bruxelles, Éditions Complexe, 1996, p. 61-79. 62 Julia Clancy-Smith, Exotism, Erasures, and Absence. The Peopling of Algiers, 1830-1900 », dans Zeynep Çelik et al. dir., Walls of Algiers. Narratives of the City through Text and Image, Seattle, University of Washington Press, 2009, p. 19-61. 63 LĂ©on Poinsard, L’echec de la colonisation en AlgĂ©rie », Science Sociale, no 6, 1891, p. 453-482. 64 Auparavant, l’attribution de la citoyennetĂ© française aux Ă©trangers Ă©tait dĂ©jĂ  facilitĂ©e par le sĂ©natus-consulte de 1865. Sur l’histoire des naturalisations des EuropĂ©ens et des EuropĂ©ennes en AlgĂ©rie française voir Patrick Weil, Qu’est-ce qu’un Français ? Histoire de la nationalitĂ© française depuis la RĂ©volution, Paris, Grasset, 2002, chapitre 8 ; Jennifer E. Sessions, “L’AlgĂ©rie devenue française”. The naturalization of non-French colonists in French Algeria, 1830-1849 », Proceedings of the Western Society for French History. Selected papers of the annual meeting, no 30, 2004, p. 165-177. 65 MinistĂšre du Commerce, de l’Industrie, des Postes et des TĂ©lĂ©graphes, Direction du Travail, Statistique GĂ©nĂ©rale de la France. RĂ©sultats statistiques du dĂ©nombrement de 1896, Paris, Imprimerie nationale, 1899, p. 113. 66 Ibid., p. 116-117. 67 Hildebert Isnard, La vigne en AlgĂ©rie, Gap, Ophrys, 1951, vol. 1, p. 480-500 ; GeneviĂšve Gavignaud- Fontaine et al., Le Languedoc Viticole, la MĂ©diterranĂ©e et l’Europe au siĂšcle dernier xxe siĂšcle, Montpellier, Presses de l’UniversitĂ© Paul Valery - Montpellier III, 2000, p. 89-91. 68 Archives dĂ©partementales de l’HĂ©rault, 6 M 847-870, Population-Émigration. 69 Omar Bessaoud, Viticulture », dans Jeannine VerdĂšs-Leroux dir., L’AlgĂ©rie et la France, op. cit., p. 850-854. 70 Jean-Jacques Vidal, Vers la maturitĂ© 1839-1878 », dans Jean Sagnes dir., Histoire de SĂšte. Pays et villes en France, Toulouse, Privat, 1987, p. 179-213 ; Jean Sagnes, Mutations Ă©conomiques, stabilitĂ© de la population de 1878 Ă  nos jours », ibid., p. 215-241. 71 Jean Sagnes dir., La RĂ©volte du Midi viticole cent ans aprĂšs 1907-2007, Perpignan, Presses universitaires de Perpignan, 2007. 72 Eugen Weber, La fin des territoires
 », art. cit., p. 577. 73 EugĂšne Gross, Le Midi viticole contre l’AlgĂ©rie, Oran, Heintz, 1932. 74 Sur la croisade du Midi contre l’AlgĂ©rie » voir Charles-Robert Ageron, Histoire de l’AlgĂ©rie contemporaine, t. 2 1871-1954, Paris, PUF, 1979, p. 488-491. 75 Benjamin Stora, Pieds noirs », dans Sophie Dulucq et al. dir., Les Mots de la Colonisation, Toulouse, Presses universitaires du Mirail, 2008, p. 91. 76 Eugen Weber, La fin des territoires
 », art. cit. 77 Archives Nationales de France, Centre des Archives d’Outre-Mer, AlgĂ©rie, Gouvernement gĂ©nĂ©ral d’AlgĂ©rie, 32 L 12, Émigration en AlgĂ©rie, SociĂ©tĂ©s et groupements rĂ©gionaux en AlgĂ©rie 1903-1906. 78 Le Languedoc en AlgĂ©rie. Bulletin de la FĂ©dĂ©ration RĂ©gionale des Amicales de Langue d’Oc, Alger, juin 1941. 79 David Prochaska, Making Algeria French
, op. cit, p. 207. 80 Ibid., p. 224-226, 228-229. 81 Voir Anne-Marie Thiesse, Écrire la France. Le mouvement littĂ©raire rĂ©gionaliste de langue française entre la Belle Époque et la LibĂ©ration, Paris, PUF, 1991 ; Jean-François Chanet, L’école rĂ©publicaine et les petites patries, Paris, Aubier, 1996, 82 FĂ©lix DessoliĂšrs, De la fusion des races europĂ©ennes en AlgĂ©rie par les mariages croisĂ©s, Alger, Imprimerie orientale, 1899 ; Victor DemontĂšs, Le peuple algĂ©rien. Essais de la dĂ©mographie algĂ©rienne, Alger, Imprimerie algĂ©rienne, 1906 ; Claudine Robert-Guiard, Des EuropĂ©ennes en situation coloniale. AlgĂ©rie, 1830-1939, Aix-en-Provence, Publications de l’universitĂ© de Provence, 2009, p. 313. 83 Eugen Weber, L’hexagone », dans Pierre Nora dir., Les lieux de mĂ©moire, op. cit., vol. 2, p. 223-241. 84 Todd Shepard, The Invention of Decolonization. The Algerian War and the Remaking of France, Ithaca, New York, Cornell University Press, 2008, p. 109, 196-198. 85 Cette mĂ©diterranĂ©isation » de la culpabilitĂ© se retrouve chez Pierre Nora dans Les Français d’AlgĂ©rie, Paris, Julliard, 1961, et la critique de Todd Shepard, The Invention of Decolonization
, op. cit., p. 196-198. 86 Jean-Jacques Jordi, 1962. L’arrivĂ©e des Pieds noirs, Paris, Autrement, 1995. Sur l’agriculture, voir Françoise Brun, Les Français d’AlgĂ©rie dans l’agriculture du Midi mĂ©diterranĂ©en. Étude gĂ©ographique, Gap, Ophrys, 1976. 87 Naissance d’un village Carnoux », Cinq colonnes Ă  l’une, 7 octobre 1966, 1055-1122 ORTF ; Jean-Jacques Jordi, 1962
, op. cit., p. 102-113. 88 Françoise Brun, OĂč en est l’agrumiculture en Corse ? », MĂ©diterranĂ©e, no 8-3, 1967, p. 211-238. 89 Robert Ramsay, The Corsican Time-Bomb, Manchester, Manchester University Press, 1983 ; Dominici Thierry, Le nationalisme dans la Corse contemporaine », PĂŽle Sud, no 20, 2004, p. 97-112 ; Jean-Pierre Santini, Front de libĂ©ration nationale de la Corse. De l’ombre Ă  la lumiĂšre, Paris, L’Harmattan, 2010. 90 La position Ă  nouveau marginale du Midi par rapport au reste de la France des annĂ©es 1950-1960 serait Ă  nuancer, car on ne doit pas oublier la politique d’amĂ©nagement du territoire mise en place en France dans les annĂ©es 1950, la crĂ©ation des mĂ©tropoles rĂ©gionales d’équilibre oĂč les villes du sud sont surreprĂ©sentĂ©es, etc. Les revendications des rĂ©gionalistes doivent ĂȘtre mises en balance avec le dĂ©veloppement concomitant des villes mĂ©ridionales devenues aujourd’hui, dans l’imaginaire collectif et les rĂ©alitĂ©s statistiques, les plus attractives en termes dĂ©mographiques Toulouse, Bordeaux et Montpellier ont connu de forts taux de croissance de population ces derniĂšres annĂ©es. 91 Robert Lafont, La rĂ©volution rĂ©gionaliste, Paris, Gallimard, 1967 ; id., DĂ©coloniser la France. Les rĂ©gions Ă  face Ă  l’Europe, Paris, Gallimard, 1971. Sur l’importance de la thĂ©orie du colonialisme intĂ©rieur pour les mouvements rĂ©gionalistes français, voir Dirk Gerdes, Regionalismus als soziale Bewegung. Westeuropa, Frankreich, Korsika Vom Vergleich zur Kontextanalyse, Francfort-sur-le-Main, Campus, 1985, p. 119-130. 92 Eugen Weber, La fin des territoires
 », art. cit., p. 575-587. Sur la rĂ©ception controversĂ©e de son ouvrage en France et Ă  l’étranger, lire Miguel Cabo et Fernando Molina, The Long and Winding Road of Nationalization Eugen Weber’s Peasants into Frenchmen in Modern European History 1976-2006 », European History Quarterly, no 39-2, 2009, p. 264-286. 93 Je renvoie aux indications bibliographiques sur l’Italie et l’Espagne de la note de page Pour citer cet article RĂ©fĂ©rence papier Manuel Borutta, De la MĂ©ridionalitĂ© Ă  la MĂ©diterranĂ©e Le Midi de la France au temps de l’AlgĂ©rie coloniale », Cahiers de la MĂ©diterranĂ©e, 100 2020, 97-113. RĂ©fĂ©rence Ă©lectronique Manuel Borutta, De la MĂ©ridionalitĂ© Ă  la MĂ©diterranĂ©e Le Midi de la France au temps de l’AlgĂ©rie coloniale », Cahiers de la MĂ©diterranĂ©e [En ligne], 100 2020, mis en ligne le 15 dĂ©cembre 2020, consultĂ© le 28 aoĂ»t 2022. URL ; DOI Haut de page Mots CroisĂ©s > Questions > DĂ©finition Arbre mĂ©diterranĂ©en Arbre mĂ©diterranĂ©en DĂ©finition Entrez la longueur et les lettres Nouvelle proposition de solution pour "Arbre mĂ©diterranĂ©en" Pas de bonne rĂ©ponse ? Ici vous pouvez proposer une autre solution. 8 + 2 Veuillez vĂ©rifier Ă  nouveau vos entrĂ©es

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