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Autrement ce ne serait pas le meilleur sabre du monde. Le jeune soldat finit par accepter de venir après une année. Le maître forgeron, le laissa retourner chez lui avec cette recommandation: “il te faudra tout de même apprendre les techniques de combats auprès d’un maître très expérimenté”.
Utilisésau départ par les plus jeunes, les émojis sont rapidement devenus le moyen de communication non verbal majeur : utiles pour donner une certaine intonation dans ses propos, pour préciser un contexte, ou pour au contraire cultiver l’ambiguïté, ils permettent une communication souple et intuitive. Aujourd’hui, 4,6 % des messages
Vule nombre de personnes contaminées aujourd'hui, il serait quand même étonnant qu'il n'y ait pas de nouveaux variants. Mais nous ne les verrons pas tout de suite. Ces variants se génèrent
Leconsultant Cnews, Georges Fenech, au sujet de des mesures contre la délinquance : «Le préfet de police de Paris, c'est une police administrative et préventive. Il
etmĂŞme si la terre est ronde - Topic "Personne dans le monde, ne marche du mĂŞme pas du 04-03-2019 00:31:37 sur les forums de jeuxvideo.com
xeLEJG5. Rien n’est plus mal connu que la gérontopsychiatrie, et la première chose à faire est d’essayer de se repérer. DÉMENCE ET FOLIE Ce n’est pas le lieu ici d’étudier la problématique générale de la démence. Disons seulement que, réflexion faite, ce n’était pas si simple il y a des démences dégénératives, il y a des démences qui correspondent à d’indiscutables lésions cérébrales, mais il y a des situations où les choses sont beaucoup plus floues, et nous avons même évoqué la possibilité de démences psychogènes, de suicide psychique, de démence par démission. Par ailleurs nous avons dit aussi que la démence pose au fond deux problèmes celui de la souffrance du malade d’une part, celui de la menace que le déficit cognitif fait peser ou non sur sa sécurité et celle de son entourage d’autre part. Or la souffrance relève d’une prise en charge de type psychothérapeutique, et cela renvoie à la psychiatrie. Quant à la sécurité du malade et des personnes, elle est depuis toujours à la base même de la prise en charge des malades mentaux. Rappelons juste quelques données Pour les Stoïciens, la folie résulte toujours d’un manque de contrôle de l’esprit par lui-même on est responsable de sa folie, et le sujet sain est celui qui observe les normes morales admises. Les insensés, les aliénés, les fous, sont ceux qui ne savent plus respecter les normes sociale le fou du roi est celui qui ne les respecte pas non plus. Lorsqu’on crée les institutions psychiatriques au XVIIe siècle, c’est d’abord pour y entasser les asociaux, quelle que soit l’origine de cette asocialité mendiants, prostituées, malades mentaux. C’est ainsi que Sade sera enfermé à la Bastille, et de là transféré à Charenton. La loi du 30 juin 1838 sur les internements psychiatriques avait été votée pour combler le vide créé par la suppression des lettres de cachet. Dans cette même loi, on précise que l’hospitalisation d’office est décidée quand le malade est dangereux pour lui-même ou la sécurité des personnes ». Alors, qu’est-ce qui fait la différence entre le fou et le dément ? Question d’autant plus cruciale que, par exemple, pendant longtemps le Code Pénal de 1810 précisait Il n’y a ni crime ni délit, lorsque le prévenu était en état de démence au temps de l’action, ou lorsqu’il a été contraint par une force à laquelle il n’a pu résister. » [1]. Et comme la notion de démence est au fil du temps devenue très restrictive, on a ainsi envoyé à la guillotine des malades mentaux notoires ils étaient fous mais pas déments... Le Nouveau Code Pénal corrige cette anomalie N’est pas pénalement responsable la personne qui était atteinte, au moment des faits, d’un trouble psychique ou neuropsychique ayant aboli son discernement ou le contrôle de ses actes. » [2]. On pourrait dire que dans la démence il y a toujours un trouble de la mémoire, alors que le malade mental n’a pas lieu d’en présenter un. Mais outre que le malade mental a volontiers des troubles mnésiques, on a vu que dans la démence fronto-temporale le trouble mnésique n’est pas au centre de la problématique. On pourrait dire aussi que le trouble du raisonnement et du jugement est nécessaire au diagnostic de démence. Mais tout délire suppose aussi un trouble du jugement... La manière la plus simple de se tirer d’affaire est de procéder par élimination, en créant de toutes pièces la distinction qu’on veut discerner. Par définition, le dément n’est pas un malade mental. Autrement dit son trouble intellectuel ne s’explique pas par une pathologie psychiatrique telle qu’un état névrotique, une psychose ou une schizophrénie. Il ne s’explique pas non plus par un déficit intellectuel constitué dans l’enfance. Une fois qu’on a accepté ce qu’un tel clivage peut avoir d’artificiel, on peut commencer à distinguer des tableaux cliniques Alzheimer, démence sous-corticale, démence fronto-temporale, démence vasculaire qui stabilisent un peu le concept. Bref il n’est pas si simple de distinguer le dément du fou, et les équipes soignantes sont souvent en difficulté sur ce point. Parler de gérontopsychiatrie suppose qu’on explore trois directions. LE VIEILLISSEMENT PSYCHIATRIQUE Les malades mentaux vieillissent, et avec l’âge les maladies mentales se transforment. On considère habituellement que les pathologies mentales ont plutôt tendance à se stabiliser avec l’âge. Ce n’est pas absolument certain, et il se peut que les observations soient un peu hâtives. Les névroses Il semble que la névrose hystérique évolue en effet vers une stabilisation, comme si l’hystérique était bien forcée d’admettre la perte de ses illusions. On sait toutefois qu’elle trouve parfois une issue dans le suicide. La névrose phobique, la névrose d’angoisse ont tendance également à s’atténuer, mais cela se fait probablement au prix d’une chronicisation de l’angoisse. Cette chronicisation est d’autant plus difficile à apprécier et à gérer que les tranquillisants sont des molécules particulièrement dangereuses chez le sujet âgé. De ce fait il est probable que l’angoisse est sous-traitée chez le patient âgé. Quant à la névrose obsessionnelle, c’est une grande pourvoyeuse de dépressions. C’est en fait le cas de toutes les névroses. Les psychoses On a surtout étudié le délire paranoïaque. Il semble avoir tendance à s’améliorer avec le temps. Mais il faut ici distinguer le délire paranoïaque, qui s’atténue, et la personnalité paranoïaque, qui ne se modifie guère ; ces personnalités pathologiques, difficiles à gérer, constituent une lourde charge en maison de retraite. La psychose maniaco-dépressive semble moins influencée par le vieillissement, ce qui peut poser problème compte tenu notamment des problèmes de tolérance posés par le lithium. La dépression enfin demeure un problème à part entière. Même si on ne parle ici que de la dépression mélancolique, la plus grave, on sait qu’elle est sous-diagnostiquée chez le sujet âgé, et que le traitement en est plus difficile. La schizophrénie Les schizophrènes vieillissent assez mal suicides, toxicomanies, effets secondaires des neuroleptiques, pathologies infectieuses et endocriniennes. Ceux qui arrivent à un âge avancé voient en principe leurs symptômes s’améliorer ; il reste le plus souvent une indifférence, une incapacité à décider, un maniérisme, des stéréotypies. Par contre les troubles cognitifs qui existaient déjà chez le malade jeune ont tendance à s’aggraver. La détérioration Mais toutes ces situations ont tendance à évoluer vers une détérioration intellectuelle tout se passe comme si, à force de penser des choses erronées, le malade finissait par ne plus savoir penser. C’est la démence vésanique des anciens auteurs. La difficulté est ici de porter le diagnostic à bon escient comme on l’a déjà dit, la démence la plus fréquente, y compris chez le malade mental, reste la démence de type Alzheimer. L’hypochondrie L’hypochondrie est constituée par la conviction déraisonnable, voire délirante, d’être atteint d’une lésion organique imaginaire. Cette conviction engendre des symptômes, souvent sous forme de douleur. Des exemples classiques sont la glossodynie, dans laquelle le patient se considère comme atteint d’une lésion de la langue, mais aussi la proctalgie, dans laquelle le patient se plaint de douleurs anales pour lesquelles on ne retrouve aucun substrat organique. Il n’est pas facile d’expliquer la différence entre hypochondrie, hystérie et somatisations ; cette différence ne se fait qu’en examinant la personnalité du malade, le symptôme n’occupant pas la même fonction dans chaque cas. Toujours est-il que si l’hypochondrie est très répandue, elle n’en constitue pas moins un piège redoutable en gériatrie les signes et symptômes des maladies sont souvent discrets, voire déroutants, et l’erreur de diagnostic doit être une obsession. L’hypochondrie tend à se stabiliser avec l’âge on observe souvent des patients qui se croient atteints depuis des années d’une pathologie, souvent digestive, et qui en tirent des conséquences notamment diététiques plus ou moins fantaisistes. Ces croyances sont très souvent assises sur des conceptions médicales anciennes, fausses, mais qui faisaient l’objet d’un consensus culturel à l’époque il suffit de considérer le nombre de cholécystectomies, ou d’hystérectomies, qui au temps de leur jeunesse ont été pratiquées sur les patientes âgées. LES MALADIES PSYCHIATRIQUES AU STADE TARDIF Avec l’âge, on voit apparaître des pathologies particulières. Elle sont difficiles à classifier, d’une part parce que leur mécanisme n’est pas très bien connu, d’autre part parce que la généralisation par la psychiatrie américaine du DSM IV a fait éclater les classifications qui avaient cours en Europe, ce qui est cause d’un désordre important dans les conceptions qu’on se faisait jusque là de ces pathologies. Provisoirement nous proposons d’en rester à la vieille classification française, et d’aborder la question en partant des problématiques pratiques. La question des hallucinations Les hallucinations sont fréquentes chez le sujet âgé. La reprise de quelques définitions permettra sans doute d’y voir un peu plus clair. L’hallucination C’est le fait pour un patient de percevoir des messages sensoriels qui ne correspondent pas à une réalité je regarde ma pelouse et je vois un dragon, alors qu’il n’y a rien. L’hallucination peut être Visuelle c’est le cas des éléphants roses. Auditive Jeanne d’Arc. Mais chez le sujet âgé, elles sont souvent Olfactives c’est la cacosmie du vieillard, qui perçoit indûment des odeurs désagréables. Cénesthésiques impression de frôlements, de touchers. Voire gustatives. L’hallucination doit être distinguée de l’illusion, qui a, elle, un support objectif je regarde ma pelouse, il y a un arbre et sa forme me fait croire que c’est un dragon. Plus simplement un bâton plongé dans l’eau apparaît brisé ; une acouphène peut ressembler à une chanson. Naturellement la frontière entre hallucination et illusion est floue une personne victime de nombreuses illusions sera plus facilement sujette à des hallucinations, et réciproquement. Le délire C’est le fait pour un sujet d’interpréter incorrectement une perception sensorielle exacte je regarde ma pelouse, je vois un arbre et j’en déduis que cet arbre est un espion qui a été placé là par un dragon. La xénophobie est un processus délirant. Ce dernier exemple n’est pas qu’une plaisanterie la grosse difficulté conceptuelle est de faire la part de l’erreur et celle du délire la foi religieuse est-elle un délire ? On distingue donc le délire de l’hallucination en se demandant quelle est la perception qui a engendré le discours erroné. Cette perception a pu être Absente c’était une hallucination ; naturellement une hallucination peut être interprétée de manière délirante. Mal enregistrée il y a eu une illusion. Mal interprétée il y a un délire. Mais un malade qui éprouve des hallucinations est tout de même bien obligé de leur trouver une signification ; c’est pourquoi l’hallucination conduit souvent au délire. La désorientation C’est uniquement le fait de ne pouvoir se repérer dans le temps ou dans l’espace. A noter que l’espace ne change que si je le veux, alors que je ne peux empêcher le temps de changer. Il s’ensuit que la désorientation temporelle est plus fréquente et moins grave que la désorientation spatiale. La confusion C’est un syndrome témoignant d’un mauvais fonctionnement global du cerveau. En général elle comporte agitation, inversion du rythme veille-sommeil, désorientation, hallucinations et délire. On a souvent la chance d’observer un critère essentiel, la perplexité anxieuse le sujet va mal et il le sait. Elle témoigne le plus souvent d’un processus organique Fièvre. Déshydratation. Fécalome, rétention urinaire. Affections intracrâniennes. Troubles hémodynamiques. Intoxications médicamenteuses. Les deux exemples les plus classiques de confusion sont la fièvre l’enfant qui a de la fièvre ne délire » pas il est confus et le delirium tremens. Autant dire que le fait de prononcer le mot de confusion sans déclencher une batterie d’examens médicaux et une faute grave. Cela dit sans méconnaître l’existence de confusions psychogènes, sans méconnaître non plus le fait que la confusion mentale est extrêmement fréquente chez le dément dans près de 50% des cas le sujet âgé qui fait un épisode confusionnel post-opératoire par exemple va présenter une démence dans les mois qui suivent. Ce n’est pas l’intervention qui a provoqué la démence, c’est la démence débutante qui a favorisé la confusion. La personne âgée est souvent victime d’hallucinations. Elle y est prédisposée du fait du vieillissement sensoriel les pathologies de la vision perturbent la perception des images, les acouphènes sont fréquentes ; mais le plus spectaculaire est sans doute le vieillissement olfactif, grand pourvoyeur de perceptions aberrantes, le plus souvent désagréables. Face à un patient qui se plaint de ce genre de trouble il faut appliquer une méthode précise, qui vaut pour toute hallucination Vérifier qu’il n’y a pas une explication naturelle la sinusite chronique est une cause fréquente de mauvaises odeurs. Se demander si le malade adhère à son hallucination le malade qui dit Il me semble sentir une odeur d’égout » n’est pas victime du même phénomène que celui qui dit Je sens une odeur d’égout ». Se demander si le malade sent désagréablement une odeur qui existe mais est peu intense ou peu désagréable c’est la cacosmie du vieillard, qui perçoit indûment des odeurs désagréables, ou s’il sent une odeur là où il n’y a absolument rien c’est alors une hallucination vraie. Une source fréquente d’hallucinations est la désafférentation sensorielle la baisse de l’acuité visuelle engendre facilement des hallucinations, survenant préférentiellement le soir, souvent très précises, toujours uniquement visuelles, en général bien critiquées par le patient. C’est le syndrome de Charles Bonnet, qui a des équivalents dans les autres systèmes sensoriels ; de même l’isolement, la perte de la vie sociale, peuvent entraîner des états hallucinatoires ; ces troubles sont de bon pronostic, et il ne faut pas les traiter d’ailleurs on n’a pas à traiter les hallucinations, sauf si elles gênent le patient. On a vu que certaines maladies cérébrales, et notamment la maladie de Parkinson, s’accompagnent volontiers d’hallucinations ; il faut seulement se rappeler dans ce cas que le traitement peut aussi être en cause. Dans les démences, et notamment l’Alzheimer, la perte de la capacité à analyser le réel favorise les états hallucinatoires. Une forme commune d’hallucination chez le sujet âgé est le délire des cloisons » le patient éprouve la sensation que des images visuelles colorées souvent assimilées à des flammes traverse les murs ; ailleurs c’est un son, une odeur, qui viennent de la pièce voisine. C’est un état hallucinatoire, et si on parle de délire » c’est simplement parce que l’idée que le phénomène pourrait traverser les cloisons est déjà une erreur d’interprétation on a dit plus haut que l’hallucination entraîne facilement un délire dès qu’il s’agit de l’expliquer. La psychose hallucinatoire chronique Il s’agit d’une pathologie relativement rare, qui survient préférentiellement chez la femme de 65-75 ans, et qui est composé uniquement d’hallucinations, le plus souvent olfactives, gustatives ou cénesthésiques. En dehors de ces manifestations hallucinatoires la patiente semble avoir des fonctions supérieures normales. Cependant, après une durée plus ou moins longue, le caractère étrange des sensations incite la patiente à rechercher des interprétations qui mènent très vite au délire. Actuellement on tend à considérer la psychose hallucinatoire chronique comme une forme tardive de schizophrénie mais cette évolution intellectuelle se fait sous l’influence du DSM IV, problème dont on a parlé plus haut. La question des délires Le délire est fréquent chez le sujet âgé. D’une manière générale on doit prendre vis-à -vis des délires les mêmes précautions que vis-à -vis des hallucinations. Vérifier qu’il n’y a pas une explication naturelle un sujet âgé qui se prétend volé est volé jusqu’à preuve du contraire. Se demander si le malade adhère à son délire une chose est de se demander si on a été volé, une autre est de l’affirmer. Se demander si le malade a cru être volé parce qu’il n’a pas compris qu’il devait de l’argent, ou s’il le croit alors qu’il ne s’est rien passé du tout une chose est de n’avoir pas compris, une autre est d’avoir inventé. Mais tout cela dit le délire est fréquent. Citons d’abord quelques situations. La confusion mentale s’accompagne le plus souvent de délire, en raison de l’abolition du sens critique. De même les démences, pour les mêmes raisons ; le plus classique est le délire de vol, qui est très évocateur de l’Alzheimer le malade voit son porte-monnaie, et il se souvient qu’il doit le mettre en lieu sûr. Il imagine donc une cachette, car il en a les moyens intellectuels. Puis il oublie cette cachette. Mais il n’oublie pas qu’il avait de l’argent, et qu’il devait le mettre en lieu sûr ; la conclusion qui s’impose à lui est qu’il avait raison de se méfier. Mais aussi les états hallucinatoires, comme on l’a expliqué. La maladie maniaque présente une forme délirante. Mais aussi la dépression rappelons que la mélancolie est en soi un délire, dans lequel le malade croit qu’il est mauvais, indigne, dangereux c’est une autre forme de mégalomanie le mégalomane se croit l’homme le meilleur du monde, le mélancolique se croit le plus mauvais ; les choses vont parfois jusqu’au syndrome de Cotard, dans lequel le patient croit avoir perdu un organe, une partie de son corps, quand il ne va pas jusqu’à dire Je suis mort », ou Je n’existe pas ». Rappelons que la mélancolie délirante reste l’une des rares indications impératives de la sismothérapie. Sans parler de la difficulté qu’il y a à distinguer le délire de l’erreur. Il y a aussi quelques formes de délire qui sont particulières au sujet âgé. Par exemple on rencontre Des délires à deux un couple assez souvent deux soeurs, souffrant d’isolement, dont l’un des membres présente une psychose chronique tandis que l’autre, atteint d’un déficit intellectuel ou d’un handicap physique, adhère au délire du premier. Des délires en secteur il existe un domaine, très limité, dans lequel le patient est atteint de délire persécutif, érotique, mystique..., alors que dans le reste de sa pensée tout est normal. Ces délires sont très déroutants car on a toujours du mal à comprendre comment la même personne peut penser aussi bien dans tous les domaines sauf un, et aussi mal dans celui qui reste. Des délires de relation, fréquents notamment chez le dément citons le syndrome de Capgras, dans lequel le patient a la conviction que son conjoint a été remplacé par un sosie, ou le "délire du compagnon tardif", dans lequel un soignant, voire un objet familier est investi comme un ami du passé. Des délires plus en rapport avec un trouble sensoriel c’est le cas du syndrome d’Ekböm, délire dans lequel le patient se croit envahi de parasites, le plus souvent cutanés ; le prurit sénile, lié à la sécheresse cutanée, est un facteur favorisant évident. LA CRISE DU VIEILLIR Mais il faut encore considérer un autre point. c’est que le vieillissement est une période de crise, de deuils, à laquelle il faut s’adapter. De ce fait, non seulement elle est particulièrement propice à la réactivation de pathologies psychiatriques anciennes ou stabilisées, non seulement elle est favorable à l’éclosion de pathologies nouvelles, mais encore on peut se demander si certains comportements que nous considérons comme pathologiques ne jouent pas en réalité un rôle protecteur. Des auteurs comme Ploton ou Maisondieu montrent que la démence peut être le dernier refuge d’un patient qui ne peut assumer son vieillissement ou sa mise à l’écart ; il en va de même, on le sait, de nombreux délires, et on a pu dire que la dépression correspondait parfois à un comportement de survie analogue à une hibernation psychique. Mais alors, sommes-nous bien sûrs de savoir distinguer le normal du pathologique ? Nous avions déjà noté qu’il n’est pas si simple d’expliquer en quoi le délire se distingue de l’erreur. On peut aller plus loin au début du XXe siècle Sérieux et Capgras décrivaient la folie raisonnante, sans hallucinations, et donnaient comme exemples Rousseau et Strindberg tous deux atteints de délire de persécution. On voit à quel point il peut être difficile de discriminer folie et lucidité parfaite... Dans un domaine légèrement différent, il est possible de considérer saint Paul comme un grand mystique, mais aussi comme un modèle de paranoïaque. Qu’est-ce qui, chez nos personnes âgées, est normal ? Qu’est-ce qui est pathologique ? Trois exemples suffiront à donner une idée de l’étendue du problème. Il est important de noter la grande fréquence de l’alcoolisme chez le sujet âgé. Cet alcoolisme, souvent méconnu, a toutes les apparences d’une réaction au vieillissement. Il faut certes le considérer comme un alcoolisme A cause du risque de chutes. A cause du risque de complications somatiques l’augmentation de la longévité fait que le sujet âgé aura le temps de les développer. Mais de toute manière parce que le refuge dans l’alcool signifie une grande souffrance. Tout le monde a été au moins une fois confronté à ce problème des personnes âgées qui ont pris l’habitude de vivre dans des conditions d’hygiène parfois inquiétantes, au milieu d’une accumulation d’objets, voire d’immondices, et qui sont un jour envoyés aux Urgences les pompiers, à l’appel du maire ou des voisins. On regroupe maintenant ces situations sous l’appellation de syndrome de Diogène. La question qui se pose est de savoir si ces personnes, qui ne demandent rien, doivent ou non être secourues, de quel droit on se mêle de leurs affaires, alors qu’elles semblent être parfaitement lucides et capables de choisir pour elles-mêmes ; dans ces conditions leur mode de vie relève de leur liberté ; le seul problème est qu’elles dérangent l’ordre social et on retrouve là la vieille problématique du fou est-il dérangé ou dérangeant ?. De récentes études semblent établir qu’en réalité ces sujets présentent des troubles de la pensée et que ce sont des déments. C’est très possible. On ne peut tout de même s’empêcher de penser que ces études tombent à point nommé pour nous tirer d’embarras rien ne nous serait plus difficile que d’admettre qu’on peut vivre hors de nos normes tout en étant sain d’esprit. On est tout de même fortement tenté de se demander si on n’a pas procédé en trois temps On a tout d’abord décidé que ces sujets étaient malades. Puis on a nommé la maladie. Il ne restait plus qu’à savoir en quoi ils étaient malades. Les moyens pour ce faire ne nous manquent pas. Un exemple peut-être plus pur encore est fourni par le syndrome du pélican. Dans tous les parcs animaliers il y a un étang. Et dans cet étang, il y a des pélicans. Si on observe ces pélicans, on voit qu’il y a divers groupes de pélicans. Il y a les pélicans qui se parlent, le pélican qui déambule, les pélicans qui se disputent... et il y a le pélican qui crie. Il y a toujours un pélican qui crie, et il n’y en a jamais deux. De même, dans la grande salle de la maison de retraite, il y a les résidents qui se parlent, le résident qui déambule, les résidents qui se disputent... et il y a le résident qui crie. Il y a très souvent un résident qui crie, et il n’y en a presque jamais deux. On peut tirer de cette observation deux conclusions. D’abord, pourquoi en va-t-il ainsi ? L’audition est le sens qui sert à se défendre ceci est lié au fait qu’on ne voit que ce qui passe dans notre champ visuel, alors qu’on peut entendre ce qui se passe derrière nous. Le pélican qui crie est le guetteur. Sa fonction est de rassurer le groupe en lui signifiant qu’il est en sécurité il crie pour montrer qu’on n’a pas besoin d’écouter. La preuve en est que quand il se tait c’est le signe qu’il faut écouter ; et alors tous les oiseaux s’envolent. La vocalisation a une fonction rassurante. C’est vrai chez les pélicans, c’est vrai chez les bébés, c’est vrai dans les maisons de retraite. C’est pourquoi il est illusoire de chercher à faire taire un résident qui crie d’abord parce qu’il n’est pas conscient de crier ; ensuite parce que s’il s’arrêtait de crier il y a toute chance pour qu’un autre résident prenne sa place. Mais l’autre conclusion est encore plus implacable pourquoi les résidents d’une maison de retraite retrouvent-ils ainsi des comportements animaux ? Il se pourrait que ce soit parce que ce qu’elles vivent n’est pas très humain. Tous les troubles ne sont pas psychiatriques.
Non seulement l'obésité est un facteur de gravité majeur de la Covid-19, mais elle pourrait en plus créer une résistance dans la réponse au vaccin. De quoi interroger sur la stratégie vaccinale, qui préconise de viser prioritairement les personnes à vous intéressera aussi [EN VIDÉO] L'immunité collective est-elle la solution contre la Covid ? Un groupe de scientifiques publie une tribune dans The Lancet, soulignant la dangerosité de la stratégie d’immunité collective, qui consiste à laisser s’infecter naturellement une part de la population moins vulnérable. L'obésité est un facteur de gravité désormais bien connu dans la Covid-19. Une étude menée par les équipes du CHU de Lille montre notamment que plus de 47 % des patients infectés entrant en réanimation sont en situation d'obésité, et qu'une obésité sévère indice de masse corporelle supérieur à 35 augmente significativement le risque d'être placé sous respiration mécanique invasive, indépendamment de l'âge, de l'hypertension artérielle et du diabète. Une autre large étude réalisée dans la région de New York indique que l'obésité multiplie par 2,7 le risque d'hospitalisation en raison de la Covid-19 et jusqu'à 6,2 pour un IMC supérieur à 40. Face à ce constat sans appel, il apparaît donc logique de placer les personnes obèses sur la liste prioritaire des personnes à vacciner dès qu'un vaccin sera personnes obèses produisent une moindre réponse immunitaireSauf que malheureusement, le vaccin contre la Covid-19 risque justement d'être inefficace chez les personnes obèses. Plusieurs facteurs contribuent à cet état de fait. L'obésité peut perturber les réponses immunitaires, ce qui rend les patients obèses plus vulnérables aux infections en général, qu'elles soient bactériennes, ou virales. Selon une étude de 2017, les adultes obèses ont deux fois plus de chance d'attraper quand même la grippe quand ils sont vaccinés que les personnes avec un poids normal. La production d'anticorps reste pourtant identique, mais les lymphocytes T, qui activent la destruction des virus, sont affectés. Nous avons constaté que les cellules T CD4+ et CD8+ d'adultes obèses et en surpoids sont moins efficaces et fonctionnelles que celles d'adultes de poids sain », écrivent les adipeux et microbioteOn sait également qu'il existe des interactions complexes entre le tissu adipeux et le système immunitaire, ainsi qu'entre les perturbations métaboliques et l'inflammation. L'inhibition de l'activité enzymatique de la DPP4, une protéine transmembranaire du tissu adipeux, supprime par exemple la prolifération des cellules T et la sécrétion de cytokines pro-inflammatoires, telles que les interleukines. L'obésité est par ailleurs liée à une altération du microbiote intestinal, nasal et pulmonaire. Or, le microbiote exerce une grande influence sur le système immunitaire. En 2009, des chercheurs ont ainsi montré que la prise d'antibiotiques, qui détruisent les bactéries intestinales, entraîne une altération significative de la réponse au vaccin contre la grippe H1N1 ».Vacciner les personnes obèses contre la Covid, est-ce inutile ?D'autres études ont déjà montré une moindre efficacité du vaccin contre la grippe, l'hépatite B ou la rage chez les personnes obèses. Bien que les données soient encore absentes concernant le SARS-CoV-2, il est probable que la tendance soit la même. Alors que faire ? Une des possibilités serait de compenser la moindre efficacité par une dose plus forte de vaccin. Il serait par exemple possible d'administrer aux personnes obèses trois injections au lieu de deux, ou avec des doses plus élevées », suggère Donna Ryan, spécialiste de l'obésité au Pennington Biomedical Research Center en Louisiane États-Unis. La stratégie vaccinale, qui préconise de vacciner en priorité les personnes à risque, n'est peut-être pas non plus si pertinente que ça. Paradoxalement, il serait peut-être plus avantageux de vacciner d'abord les enfants, dont le système immunitaire répond mieux aux vaccins », explique ainsi Alberto Giubilini, chercheur en bioéthique à l'université d'Oxford. On pourrait aussi penser à vacciner l'entourage des personnes obèses, afin qu'elles ne puissent pas leur transmettre la par ce que vous venez de lire ?
Est-ce schizophrène d’essayer d’être dans le monde et pas du monde? L’une des attestations les plus anciennes de cette double conscience paradoxale et fabuleuse de la part des chrétiens se trouve dans la lettre anonyme À Diognète fin du 2e siècle Les chrétiens ne se distinguent des autres hommes ni par leurs pays, ni par leur langage, ni par les vêtements. Ils n’habitent pas des villes qui leur soient propres, ils ne se servent pas de dialecte extraordinaire, leur genre de vie n’a rien de singulier … . Ils se conforment aux usages locaux pour les vêtements, la nourriture et la manière de vivre, tout en manifestant les lois extraordinaires et vraiment paradoxales de leur république spirituelle. Ils résident chacun dans sa propre patrie, mais comme des étrangers domiciliés. Ils s’acquittent de tous leurs devoirs de citoyens, et supportent toutes les charges comme des étrangers. Toute terre étrangère leur est une patrie, et toute patrie une terre étrangère. Ils se marient comme tout le monde, ils ont des enfants, mais ils n’abandonnent pas leurs nouveaux-nés. Ils partagent tous la même table, mais non la même couche. Ils sont dans la chair, mais ils ne vivent pas selon la chair. Ils passent leur vie sur la terre, mais sont citoyens du ciel. Ils obéissent aux lois établies et leur manière de vivre l’emporte en perfection sur les lois. Ils aiment tous les hommes et tous les persécutent. On les méconnaît, on les condamne ; on les tue et par là ils gagnent la vie. Ils sont pauvres et enrichissent un grand nombre. Ils manquent de tout et ils surabondent en toutes choses. On les méprise et dans ce mépris ils trouvent leur gloire. On les calomnie et ils sont justifiés. On les insulte et ils bénissent. On les outrage et ils honorent. Ne faisant que le bien, ils sont châtiés comme des scélérats. Châtiés, ils sont dans la joie comme s’ils naissaient à la vie … en un mot, ce que l’âme est dans le corps, les chrétiens le sont dans le monde. » Lettre à Diognète. Cité par Frédéric Lenoir dans Comment Jésus est devenu Dieu, Paris, Fayard, 2010, p. 115-116. Reçois la Bible sans numérotation de versets et chapitres! Un cadeau créé par l'équipe TPSG avec la traduction Segond 1910!
> Déclarer un fichier > Recherches n’impliquant pas la personne humaine, études et évaluations dans le domaine de la santé Recherches n’impliquant pas la personne humaine, études et évaluations dans le domaine de la santé La méthodologie de référence MR-004 encadre les traitements de données à caractère personnel à des fins d’étude, évaluation ou recherche n’impliquant pas la personne humaine. Il s’agit plus précisément des études ne répondant pas à la définition d’une recherche impliquant la personne humaine, en particulier les études portant sur la réutilisation de données. La recherche doit présenter un caractère d’intérêt public. Le responsable de traitement s’engage à ne collecter que les données strictement nécessaires et pertinentes au regard des objectifs de la recherche. Texte officiel Délibération n° 2018-155 du 3 mai 2018 Responsables de traitement concernés Objectifs poursuivis par le traitement finalités Données personnelles concernées Données exclues du champ de la norme Durée de conservation des données Destinataires des données Information des personnes et respect des droits informatique et libertés » Sécurité et confidentialité Transferts des données hors de l’Union Européenne
Toujours celle qu’on oublie. Qu’on n’invite pas. Qu’on n’écoute pas. Qui doit être bien banale et inintéressante pour que personne ne l’aime vraiment. Si ce texte te parle, cet article est pour toi. Le 25 octobre 2018 À toutes ces filles que personne n’aime vraiment. Pourquoi se dire personne ne m’aime » ? À toi qui manges toute seule, avec des écouteurs dans les oreilles, même si parfois y a rien dedans, mais ça donne l’illusion que tu es accompagnée. À toi qui sirotes ton café dans un coin de la fac, les yeux rivés sur ton téléphone à faire défiler la vie de gens qui ont l’air d’être plus aimés que toi. À toi qui relances toujours tes potes », qui as l’impression que tu es la pièce rapportée, l’éternelle cinquième roue du carrosse. Celle qu’on ne pense pas à inviter, celle qu’on ne rappelle pas si elle a du retard, celle qu’on ne relance jamais pour avoir la certitude de sa présence. Celle qui est sympa, oui, bien sûr, et le plus souvent prévenante, disponible, gentille, peut-être trop, tiens, c’est peut-être ça. À toi qui es gentille, toujours un mot pour les autres, toujours un service rendu, toujours dix minutes à offrir, mais qui as l’impression de passer ta vie en sens unique. À toi qui te plies en quatre pour les autres et qui as l’impression qu’on ne lèverait pas le petit doigt pour toi. À toi qui as l’impression que personne n’en a rien à foutre de toi. Que tu pourrais être là ou pas là , ça serait pareil. À toi qui as des rêves simples, des espoirs loin d’être vertigineux quelques amis sur lesquels compter, une relation amoureuse saine, un parcours qui t’épanouit. Et qui a l’impression que non, pas de ça pour toi, tu ne mérites même pas ça — cette base qui ne te semble pas si incroyable pourtant… J’ai des choses à te dire J’ai envie de te parler. Déjà parce que je te lis, je t’entends, je te vois. Tu as l’impression d’être plus grise que les murs tristes qui t’entourent, mais c’est loin d’être le cas. Je te vois, je sais que tu es là , je sais ce que tu vis. Peut-être que tu te dis que j’y connais rien, que je peux pas te comprendre, que je suis une cool kid des Internets avec mon mec cool, mon job cool, ma vie cool. Mais quand t’enlèves tout ça, quand t’enlèves ces dernières années que j’ai la chance incroyable d’avoir vécues, y a toi. Y a la Mymy de 20 ans qui grignote son panini sur un banc encore un peu humide de rosée froide, dans sa fac moche qui ne la mène nulle part, entourée de gens qui ont tous l’air d’avoir un endroit où aller. Y a la Mymy de 20 ans qui se cache dans des coins chelou pour fumer ses clopes, parce que quitte à être toute seule autant que personne ne la voie. Y a la Mymy de 20 ans qui se demande toujours ce que les gens pourraient bien lui vouloir, qui en est arrivée à se méfier quand on vient lui parler. Me parler ? À moi ? Ok, c’est quoi le piège ? Tu veux mes cours, tu veux une clope, tu veux un service, tu veux mon cul ? Parce que ne nous mentons pas, on sait tous les deux que ce n’est pas ma personne qui t’intéresse. Cette personne qui n’intéresse personne. C’est ça la meuf que je suis, que j’ai toujours été, même si j’ai appris à m’épanouir et à faire taire cette satanée voix. Il y a des gens qui t’aiment, et ils n’attendent que de te rencontrer Tu sais, hier j’ai enregistré un épisode vachement cool de The Boys Club que j’ai hâte de te faire écouter. L’invité a dit un truc qui m’a marquée. Il me racontait qu’enfant, puis ado, il n’était bien nulle part. Jamais le mec cool, jamais le mec populaire, jamais le mec rebelle, jamais le mec qui plaît. Le mec terne. Le mec qu’on oublie. Le mec qui est dans la bande, ouais, mais jamais son moteur, son coeur, pas le centre névralgique. Le mec qui chope pas, qui aime des trucs chelou que personne ne connaît, qui ne se reconnaît dans aucun des parcours qu’il contemple. Cet invité est maintenant super épanoui, 100% lui-même. Il a fait de ses passions chelou son métier, il mène une vie dont le lui » de 14 ans ne pouvait même pas rêver. Et quand je lui ai demandé ce qui avait changé, il m’a dit En fait je crois que chaque personne peut trouver des gens avec lesquels s’assembler. Moi aussi je peux m’assembler avec des gens, sauf qu’ils n’étaient pas là où j’étais. Puis j’ai fini par bouger, changer de pays, de ville, de potes, de métier. Et j’ai trouvé mes gens. Alors maintenant je m’assemble. » L’image m’a parlé. J’ai imaginé un petit triangle perdu au milieu de ronds et de carrés, persuadé que c’est lui l’anomalie, c’est lui le problème. Rêvant la nuit d’être un peu plus carré, un peu plus rond. Jusqu’à ce qu’il trouve ce qu’il n’osait même pas imaginer d’autres triangles. Qui n’attendaient que de lui ouvrir les bras. Ne plus penser pour oublier J’ai pensé à toi, et à moi, à cette meuf que j’étais, au fond à gauche de l’amphi, le plus près possible de la porte parce que parfois, tout me semblait si vain que je me barrais. À cette meuf qui n’osait ni parler, ni draguer, ni postuler, parce que à quoi bon. Autant rentrer chez moi et trouver n’importe quel moyen pour éteindre mon cerveau. Faire passer le temps avec des séries télé, des bouquins, de l’alcool, des errances, pour surtout ne pas penser au fait que personne ne m’aime vraiment. Si ces mots vibrent dans tes tripes, si t’as un peu envie de fermer l’onglet parce que c’est chiant de se voir décrite comme ça, attends deux secondes. J’ai bientôt fini, je veux juste te dire deux-trois trucs. Je t’aime, et je ne suis pas la seule Tu mérites d’être aimée. Tu mérites de trouver tes gens. Ils existent. Ils sont là , quelque part. Je sais que t’as l’impression que c’est trop tard. Que t’as assez donné. Que si c’était vrai, ça aurait dû marcher. Crois-moi il n’est pas trop tard. Dans ta poitrine, là , brûle le même feu sacré que tu admires chez les autres. Et au fond, tu le sais, je crois. Tu le sais parce que tu le sens crépiter, mais si, quand passe cette chanson qui te fout en vrac, quand tu sens son odeur dans le tram, quand tu n’arrives pas à dormir et que tu n’as personne à qui le dire. Il brûle, ton feu, c’est juste que les gens ne l’ont pas encore vu. Mais ils le verront. Tes gens le verront, ceux que tu finiras par trouver. Je te dis pas forcément de tout plaquer, de t’expatrier, de te tirer, je serais mal placée pour ça, moi qui n’ai jamais osé faire la moindre demande d’Erasmus. Si tu le sens, si ça te titille, si ça te taraude, fais-le ! Mais si ça ne fait pas crépiter ton feu, ne te force pas. Écoute. Écoute-toi. Qu’est-ce qui te fait vibrer ? Qu’est-ce qui te fait chanter, danser, pleurer, sauter, crier, courir, ressentir, vivre ? Suis ce fil d’Ariane. Pas à pas. Accorde-toi le droit d’écouter le feu qui brûle. Il te mènera, forcément, à ce qui te rend heureuse. T’es pas nulle. T’es pas morne. T’es pas terne. Peut-être que tes potes t’oublient, peut-être que tu t’es fait larguer comme une vieille chaussette, peut-être que t’en es à ton huitième refus de stage, à ton énième période de chômage. Peut-être que t’as plus la force. Que tu te dis, eh bien si le monde s’en fout de moi, qu’il m’oublie, j’arrête. Je baisse les bras. Je t’en supplie, ne fais pas ça. Ne laisse pas ton feu s’éteindre. De toute façon c’est impossible, il continuera à t’enfumer de l’intérieur, et tu sauras toujours, confusément, que t’as abandonné ces braises qui auraient pu tant te réchauffer. Je sais que c’est dur. Je suis désolée si ta vie ne ressemble pas à ce que tu imaginais, ce que tu espérais, à ce que l’enfant que tu étais dessinait avant de s’endormir. Mais elle peut y ressembler. Il n’est jamais trop tard. Le futur est toujours devant. Un pas en avant, puis un autre, et un jour t’y es. Tu regardes autour de toi. Tu lis des meufs qui pensent que personne ne les aimera. Tu te rends compte que t’as fini par apprendre à être aimée. Et que ça s’est fait si doucement que tu t’en es même pas rendue compte. Baisse pas les bras. Y a qu’une seule toi, c’est la plus précieuse des choses. Y a que toi qui peut être toi. Et le monde serait bien triste sans toi. Courage. Moi, je t’aime fort — il ne te reste plus qu’à découvrir toutes les autres personnes qui pourront elles aussi te le dire. À lire aussi Pourquoi c’est important d’envoyer de l’amour sur Internet
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